L'Express, le 14/09/2017
Beyrouth – Le convoi de jihadistes et de civils bloqué depuis fin août dans le désert syrien « a atteint une zone contrôlée par l’Etat islamique dans la province de Deir Ezzor », a annoncé mercredi l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Les forces de la coalition internationale qui lutte contre le groupe Etat islamique avaient bloqué ce convoi –chargé de quelque 150 à 200 jihadistes et 150 à 200 civils présentés comme des membres de leurs familles– juste avant son arrivée à la frontière irakienne en bombardant la route et un pont.
Ils avaient été chassés de la frontière libano-syrienne à la suite d’un accord négocié entre le Hezbollah libanais, allié au régime de Bachar al-Assad, et l’EI et, tous deux considérés comme « terroristes » par les Etats-Unis.
L’évacuation des combattants de l’EI était intervenue après une semaine de combats entre jihadistes et armée libanaise du côté libanais de la frontière, et jihadistes, Hezbollah chiite et armée syrienne du côté syrien.
« L’opération est terminée, le convoi de l’EI a atteint la province de Deir Ezzor« , a confirmé sur place de source de l’AFP.
L’OSDH a précisé que le convoi avait pu reprendre sa route « après la décision de la coalition de stopper sa surveillance du convoi » et la libération par l’EI d’un combattant du Hezbollah.
Cette libération a été confirmée par le canal de communication du Hezbollah.
Depuis son départ, des drones de la coalition anti-EI surveillaient le convoi et avaient mené des frappes aériennes, tuant quelque 85 combattants de l’EI en prenant pour cible « des véhicules (…) qui cherchaient à faciliter le mouvement de combattants de l’EI vers la zone frontalière de nos partenaires irakiens« .
Un drone avait maintenu sa surveillance jusqu’à ce que les forces du régime syrien dépassent le convoi.
« Depuis le début de cette affaire le 29 août, nous faisons peser la responsabilité des bus et de leurs passagers sur le régime syrien, qui a négocié avec le Hezbollah libanais un accord pour transporter les terroristes de l’ISIS en Irak« , avait déclaré le général Jon Braga, chef des opérations de la coalition, utilisant une autre dénomination pour le groupe Etat islamique.