par Ziad Arbagi
Les images des enfants affamés, sous le siège de la Ghouta Est de Damas, publiées par AFP et relayées par Libération et Paris Match, alertent la communauté internationale sur la situation catastrophique des zones syriennes assiégées par l’armée du régime et les milices pro-iraniennes.
D’autres images arrivent tous les jours : le siège de la Ghouta Est dure depuis plus de 1450 jours. Les villes assiégées qui se situent à quelques kilomètres de Damas, souffrent d’un manque crucial de toutes les nécessités de la vie quotidienne.
Les rapports parlent de plus 1100 enfants qui souffrent de mal-nutrition. En total, 40 000 enfants sont mal-nourri ou mal-soignés. C’est la tranche de population la plus fragile, mais ce n’est pas la seule.
Sur près de 400 cas médicaux urgents, un seul cas a été sorti pour être soignés en dehors du siège.
L’absence de la Croix Rouge Internationale et des autres organisations comme Médecins Sans Frontières ou Médecins du Monde, rend les choses plus difficiles. Sachant, que beaucoup de médecins des banlieues de Damas ont été assassinés, emprisonnés ou disparus dans une prison du régime, ou ont tout simplement fui la guerre.
Le siège des villes rebelles en Syrie est utilisé depuis le début du conflit. Homs, Alep, le camp Al-Yarmouk, Madaya, Al-Moadamiah, Ouadi-Barada, Zabadani, ont déjà connu le siège et la famine, pendant les six dernières années. Pourtant, les organisations internationales et les Nations Unis n’ont toujours pas trouvé de solution à ce drame répétitif. Rappelons que la déportation et le changement de la face démographique de ces villes, pratiqués auparavant sous silence assourdissant, n’est pas la solution.
Le régime syrien, récidiviste au niveau de l’emploi des armes chimiques, des barils de TNT, des exécutions massives en prison, récidive encore en imposant un siège impitoyable à la population de la Ghouta.
L’urgence n’est pas seulement humanitaire, elle est aussi humaine, et évoque le minimum nécessaire pour que l’humanité, avec ce qu’elle porte comme principes et valeurs, continue à exister dans un monde de plus en plus brut.