Rim Alkriem – Revue de la politique générale en Syrie dans la presse française pour la première quinzaine de jours de janvier 2018
I – SITUATION INTERNE
1 – Gouvernement –
Le président syrien remanie son gouvernement lundi, remplaçant ses ministres de la Défense, de l’Information et de l’Industrie, selon l’agence de presse officielle SANA. L’agence n’explique pas pourquoi Bachar el-Assad a pris cette décision, qui survient alors que l’armée syrienne a repris du terrain sur les insurgés et les djihadistes depuis deux ans, avec l’appui des frappes aériennes menées par la Russie et des combattants soutenus par l’Iran.
Le général Ali Ayoub a été nommé ministre de la Défense en remplacement de Fahd Jassem al-Freij, qui occupait ce poste depuis 2012. Le général Ayoub était chef d’état-major des armées depuis juillet 2012. Imad Sarah devient le nouveau ministre de l’Information, tandis que Mohammed Mazen Youssef a été nommé à l’Industrie. Métro Montréal – 01.01.2018.
2 – Opposition –
L’opposition syrienne tient Damas pour responsable de la mort d’un de ses membres. Mounir Darwich, écrivain de 80 ans, était le fondateur d’un groupe d’opposition basé au Caire et considéré comme « toléré » par le gouvernement du président Bachar el-Assad. Il avait rejoint en novembre le Comité des négociations syriennes (CNS), qui avait remplacé le Haut comité des négociations (HCN), mais vivait toujours à Damas.
Dans un communiqué publié samedi, le CNS a déclaré que M. Darwich a été « percuté devant son domicile à Damas par un véhicule qui a pris la fuite, puis a été victime d’une élimination préméditée » la nuit dernière à l’hôpital. « Nous tenons le régime tyrannique d’Assad responsable de la mort de Mounir Darwich », a fait savoir le CNS, qualifiant cet incident « d’assassinat ».
Firas al-Khalidi, qui dirige le « Groupe du Caire », a déclaré à l’AFP que la cause exacte de la mort restait floue. Après l’accident, M. Darwich a subi une opération à la cheville à l’hôpital Mawasat de Damas et était en « excellente santé », en attendant sa sortie samedi, selon M. Khalidi. « Vers minuit vendredi, ils ont appelé pour dire qu’il était mort. Je l’ai appris par son fils », a-t-il raconté. Selon lui, M. Darwich n’avait pas quitté la Syrie depuis fin novembre par crainte pour sa sécurité, même si ses fils et sa femme vivaient à l’étranger. « Il a clairement laissé entendre que des menaces pesaient » sur lui, a souligné M. Khalidi, sans accuser directement le gouvernement. « A qui profite son assassinat, mis à part à ceux qui détestent la Syrie, le régime en tête? », a-t-il ajouté. L’Orient – Le Jour – 13.01.2018.
3 – Révolte –
12 civils tués dans des raids sur un village tenu par l’EI dans l’est du pays, a rapporté lundi l’OSDH. Les frappes, menées dimanche soir dans la province de Deir Ez-Zor, ont visé le village de Soussa, encore aux mains des djihadistes, a précisé l’OSDH, soulignant qu’il s’agit probablement de raids de la coalition internationale emmenée par Washington. « Douze civils d’une même famille, dont quatre enfants, ont été tués », a affirmé le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane.
La coalition anti-djihadistes n’a pas réagi dans l’immédiat aux informations de l’OSDH.
Dans la province de Deir Ez-Zor, frontalière de l’Irak, l’EI ne tient plus que cinq villages ou localités situés sur la rive est du fleuve de l’Euphrate, selon l’OSDH. I24 News – 01.01.2018.
De violents affrontements ont opposé l’armée syrienne aux insurgés à l’est de la capitale lorsque des militaires, sous le couvert d’intenses frappes aériennes, ont tenté de rejoindre un groupe de soldats coincés dans une installation militaire encerclée par des rebelles soutenus par des combattants liés à Al-Qaïda. Selon l’OSDH et un militant de l’opposition présent en Syrie, Mazen al-Shami, les combats de lundi se concentraient dans une installation miliaire située près de Harasta, en banlieue de Damas. L’ONG affirme que les forces syriennes ont mené au moins 12 frappes aériennes à Harasta et dans la région environnante. M. Al-Shami a quant à lui estimé qu’il y a avait eu des dizaines de frappes, ajoutant que les forces gouvernementales avaient fait venir des renforts durant la nuit et tentaient de secourir les soldats coincés.
Les affrontements des trois derniers jours dans la région de la Ghouta, à l’est de Damas, ont coûté la vie à au moins 35 civils, 24 soldats gouvernementaux et 29 insurgés, d’après le bilan établi par l’OSDH. Métro Montréal – 01.01.2018.
7 civils tués dans des frappes aériennes à Idleb, a rapporté l’OSDH. Les raids ont visé la localité de Khan Souboul, dans le centre de la province, selon l’OSDH. « Il y a au moins 7 morts, dont cinq enfants et deux femmes », a précisé l’ONG. « Nous ne savons pas s’il s’agit de frappes aériennes du régime syrien ou de la Russie », a indiqué à l’AFP Rami Abdel Rahmane (OSDH). Depuis plusieurs jours, les affrontements se concentrent dans le sud-est de la province d’Idleb -où des groupes rebelles sont aussi présents- et le nord-est de la province voisine de Hama, selon M. Abdel Rahmane.
L’opération du régime intervient après deux mois de combats sporadiques, qui ont déplacé des dizaines de milliers de personnes. « Plus de 60.000 personnes ont été déplacées du sud d’Idleb et du nord-est de Hama en novembre et décembre 2017 », a indiqué à l’AFP le bureau des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA). Les sites d’accueil des déplacés sont « submergés », précise OCHA: « de nouveaux camps ont été établis à la frontière avec la Turquie, mais ils ne sont pas suffisants, et certaines personnes doivent rester dans des secteurs à l’extérieur ».
Les affrontements se poursuivaient mardi, a constaté un correspondant de l’AFP: une colonne de fumée blanche s’élevait dans le ciel après une frappe aérienne du régime près de la localité d’Al-Tamana, tandis que les rebelles lançaient des tirs d’artillerie sur les positions du régime. L’Orient – Le Jour – 02.01.2018.
L’armée chasse le Front al-Nosra de plusieurs villages dans la province d’Idleb, a annoncé un commandant de l’armée. «L’armée syrienne poursuit ses opérations dans le sud-est de la province d’Idleb et a pris le contrôle de deux villages — Umm Sahridj et Ed-Daribiya, ainsi que de la gare ferroviaire d’Umm Sahridj», a indiqué le militaire. Les unités syriennes ont également libéré les villages d’Umm al-Halahil, d’Al-Tawiba et la ferme d’al-Jaadan. Selon le commandant, les terroristes opposent une résistance acharnée aux troupes gouvernementales. Le Maghreb Emergent – 03.01.2018.
Crash d’un hélicoptère militaire russe en Syrie: deux morts. A la veille du nouvel an, le Mi-24 faisait route vers Hama dans le nord-ouest de la Syrie et aucun coup de feu n’a été tiré depuis le sol, selon le ministère cité par des agences. « Les deux pilotes sont morts lors d’un atterrissage en catastrophe à 15 km de la base aérienne », indique le ministère précisant qu’un technicien a été blessé et transféré sur une autre base aérienne pour être soigné.
L’ONG Conflict Intelligence Team (CIT), suivie par de nombreux internautes, a cité un message posté sur le forum spécialisé Forumavia selon lequel l’hélicoptère avait heurté des lignes électriques et s’était écrasé alors qu’il escortait un convoi. Ce message ne précisait pas si l’hélicoptère escortait un convoi humanitaire ou une unité de combat. Le ministère de la Défense n’a pas fourni de précisions supplémentaires. RTBF – 03.01.2018.
23 civils tués près de Damas, la plupart par des frappes russes. « 23 civils ont été tués mercredi dans la Ghouta orientale, 18 d’entre eux par des frappes aériennes russes visant la ville de Misraba, et les autres par des tirs du régime sur deux autres villes », a déclaré à l’AFP Rami Abdel Rahmane (OSDH). Selon l’ONG, parmi les victimes figurent trois enfants, onze femmes et un volontaire des casques blancs, une organisation de secours dans les zones rebelles. Il y a également des dizaines de blessés. Selon Rami Abdel Rahmane, les « frappes aériennes russes ont visé des immeubles d’habitation à Misraba », une ville contrôlée par le groupe rebelle Jaich al-Islam, puissant dans la Ghouta. Rami Abdel Rahmane a indiqué que « le QG de Jaich al-Islam est situé dans la périphérie de la ville et non à l’intérieur ».
Dans un hôpital de Douma, un correspondant de l’AFP a vu des secouristes acheminant des blessés de Misraba, pour la plupart des femmes et des enfants. L’hôpital a rappelé des membres des équipes médicales qui étaient en congé « en raison du grand nombre de victimes », selon une source médicale.
Vendredi, une opération d’évacuation de civils gravement malades a pris fin dans la Ghouta orientale. Sur trois jours, 29 patients ont été évacués en échange de la libération par les rebelles de 29 détenus, conformément à un accord conclu entre régime et insurgés. Ce chiffre reste encore très éloigné des 500 personnes que l’ONU appelle à évacuer. « Il faut faire plus: les besoins des civils doivent être prioritaires et l’accès à l’aide doit être autorisé plus régulièrement et sans conditions », a plaidé la représentante du CICR en Syrie, Marianne Gasser.
Dans le même temps, après un accord avec le régime syrien, des dizaines de djihadistes et de combattants rebelles ont été évacués des dernières zones qu’ils contrôlaient dans la Ghouta occidentale, avait rapporté la télévision d’Etat syrienne. Une fois évacués dans leur totalité, les groupes rebelles n’auront aucune présence dans la Ghouta occidentale pour la première fois depuis 2012, a souligné le directeur de l’OSDH. L’Orient – Le Jour – 04.01.2018.
Gros renforts de l’armée dans la banlieue de Harasta, au nord de Damas. Les rebelles se sont emparés d’une partie de la base de Harasta, au nord de Damas, où 200 soldats sont encerclés depuis trois mois. Cette avancée a permis aux groupes armés de se rapprocher davantage du centre de la capitale syrienne, poussant le régime à envoyer d’importants renforts, dont des unités d’élite de la Garde républicaine.
Les troupes gouvernementales ont lancé mercredi 3 janvier une contre-offensive pour tenter de désenclaver la base assiégée, où sont positionnées des batteries d’artillerie. Les rebelles ont riposté par des contre-attaques en direction du siège de la municipalité. Des combats rapprochés se déroulent d’une maison à l’autre, alors que les aviations russe et syrienne mènent des raids intensifs pour tenter de repousser les rebelles et couper leurs voies de ravitaillement.
Harasta est une localité importante, car elle surplombe l’autoroute Damas-Homs. Cette région fait partie de la zone de désescalade établie dans la Ghouta orientale de Damas, conformément à l’accord d’Astana, parrainé par la Russie et garanti par la Turquie et l’Iran. Mais les combats n’ont jamais réellement cessé dans cette vaste région qui s’étend du nord à l’est de la capitale syrienne. Les rebelles à la manœuvre à Harasta appartiennent essentiellement au groupe islamiste Ahrar al-Cham. RFI – 04.01.2018.
L’armée syrienne progresse rapidement dans la province d’Idleb en direction d’une base aérienne, dernier bastion de l’insurrection, dans le cadre d’une vaste offensive qui a fait plusieurs dizaines de milliers de déplacés, rapportent l’OSDH et le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’Onu (OCHA).
Depuis le début de l’offensive, lancée fin octobre avec l’appui de l’aviation russe et de milices chiites pro-iraniennes, les forces fidèles au président Bachar el-Assad gagnent du terrain dans le sud de la province et le nord-est de celle de Hama. Selon l’OCHA, les combats et les frappes aériennes ont fait 60.000 déplacés depuis le 1er novembre.
Les forces gouvernementales, dont les opérations se sont intensifiées ces derniers jours, avancent en direction de l’aéroport militaire d’Abou al Douhour, dont les rebelles se sont emparés en 2015 après trois ans de siège. Le commandant d’une alliance progouvernementale a confirmé qu’il s’agissait d’un objectif. D’après l’OSDH, qui souligne l’importance des frappes aériennes, l’armée et ses alliés ont pris 84 villages depuis le 22 octobre, dont 14 au cours des 24 dernières heures.
La province d’Idleb, frontalière de la Turquie, était la seule à être entièrement contrôlée par l’insurrection, qui la tenait depuis 2015.
Selon une source militaire interrogée par Reuters, l’offensive vise en priorité l’alliance Tahrir el-Cham, dirigée par les islamistes de l’ex-Front al-Nosra qui disent avoir rompu avec el-Qaëda, force dominante dans la province. « Les opérations de l’armée se poursuivent et elle progresse. Les terroristes subissent de lourdes pertes dans la région », a-t-il souligné. Idleb fait partie des « zones de désescalade » instaurées à l’initiative de la Russie pour ouvrir la voie à un règlement du conflit, mais les mesures d’apaisement ne concernent pas Tahrir el-Cham. L’Orient – Le Jour – 05.01.2018.
Des dizaines de morts lors de combats dans la Ghouta. Vingt-neuf civils ont péri mercredi dans la région de la Ghouta orientale, zone proche de Damas. La plupart ont été victimes de raids de l’aviation russe qui soutient le régime de Bachar al-Assad. En représailles, le groupe rebelle Jaich al-Islam a tué jeudi 14 soldats dans des attaques contre des barrages militaires près de la Ghouta.
L’armée syrienne a lancé jeudi une offensive pour briser le siège d’une de ses bases encerclée par des djihadistes dans la Ghouta. Plus de 250 militaires seraient pris au piège dans cette base située dans la localité de Harasta à la périphérie de la Ghouta, tout près de Damas, fief du régime, a-t-il précisé. La base a été encerclée en début de semaine après une offensive menée par Fateh al-Cham et les groupes rebelles.
De violents combats s’y déroulent entre soldats et groupes rebelles et djihadistes, selon Rami Abdel Rahmane (OSDH). Plusieurs groupes armés sont actifs dans la Ghouta: Ahrar al-Cham et Jaich al-Islam et le groupe djihadiste Fateh al-Cham, l’ex-branche syrienne d’Al-Qaïda. « Depuis plus d’un mois, le régime concentre ses troupes pour attaquer la Ghouta », assure Mohamed Allouche, un responsable de Jaich al-Islam. L’Express.fr avec AFP – 05.01.2018.
Au moins 17 civils tués dans des raids sur la Ghouta orientale. Au moins 17 civils ont été tués samedi en Syrie dans des raids aériens du régime et de son allié russe sur des localités de la Ghouta orientale, enclave rebelle assiégée située à l’est de Damas, a rapporté l’OSDH. Les frappes les plus meurtrières ont eu lieu à Hamouria, où 12 civils, dont deux enfants, ont été tués selon l’ONG. La Ghouta orientale est visée quasi quotidiennement par les bombardements du régime. L’Orient – Le Jour – 06.01.2018.
Violations du cessez-le-feu en Syrie, notamment à Idleb et Damas, constatées au cours des dernières 24 heures par le Centre russe pour la réconciliation des parties en conflit en Syrie. «Le Centre a enregistré au cours des dernières 24 heures des cas isolés de violation du régime de cessation des hostilités dans la province d’Idleb et dans les environs de Damas. Mais en général, la situation dans les zones de désescalade reste stable», a-t-il indiqué dans un communiqué.
Entretemps, la localité de Wasita, dans le gouvernorat d’Alep, s’est jointe au régime de cessation des hostilités. Sputnik – 06.01.2018.
Le régime progresse en direction d’une base militaire à Idleb, après une offensive dans le nord-ouest du pays qui a permis de prendre le contrôle de dizaines de localités, a indiqué une ONG.
Dimanche, les forces du régime ont conquis la localité de Sinjar, « la plus grande du sud-est d’Idleb, et se retrouvent ainsi à 14 kilomètres de l’aéroport militaire d’Abou Douhour », selon l’OSDH.
Une fois repris, l’aéroport tenu par les djihadistes deviendra « la première base militaire aux mains du régime dans la province d’Idleb », a indiqué à l’AFP Rami Abdel Rahmane (OSDH). Le régime avait perdu le contrôle de cet aéroport fin 2015, au terme d’un siège de deux ans imposé par les djihadistes. Depuis, sa présence dans la province se limitait aux deux villages chiites de Foua et Kafraya. En prenant le sud-est d’Idleb, l’objectif pour le régime est de « sécuriser » une route qui relie Alep, deuxième ville du pays, à la capitale Damas, selon l’OSDH.
« Des unités de l’armée arabe syrienne engagées dans la province d’Idleb ont pris le contrôle d’un certain nombre de villages et de localités dans le sud-est », rapportait samedi soir l’agence officielle Sana. Depuis le début de son opération, le régime a reconquis 60 villages et localités, alors que les combats se concentraient dans le sud-est d’Idleb et le nord-est de la province voisine de Hama, selon M. Abdel Rahmane.
En présence du chef Mohammad al-Jolani, le « conseil militaire » des djihadistes a tenu « une réunion urgente pour faire face aux derniers développements sur le terrain, dans la province d’Idleb », selon le compte Télégram de Tahrir el-Cham, la coalition djihadiste dominée par l’ex Front Al-Nosra. « La campagne du régime criminel ne sera pas une partie de plaisir », a-t-il mis en garde dans un communiqué, tout en admettant ses pertes territoriales. L’Orient – Le Jour – 07.01.2018.
L’armée syrienne brise le siège de la base d’Harasta, dans la Ghouta. L’armée syrienne a brisé le siège d’une base militaire encerclée par des insurgés dans la banlieue est de Damas, rapportent dimanche aussi bien la chaîne publique Al Ikhbariya que l’OSDH.
Dimanche dernier, les rebelles qui appartiennent pour la plupart au mouvement islamiste Ahrar al Cham, s’étaient emparés de plusieurs secteurs de cette base située à Harasta, dans la Ghouta orientale. L’armée, appuyée par l’aviation russe, a lancé une offensive pour briser le siège et libérer les 200 militaires qui auraient été fait prisonniers.
L’OSDH a dit que les forces syriennes avaient « ouvert une brèche » qui leur a permis d’entrer dans la base. « Des combats ont lieu pour élargir l’accès qui a été trouvé dans la base (…) et l’armée devrait poursuivre son offensive au-delà de la libération de la base », a dit de son côté le journaliste de la télévision publique.
La base d’Harasta a longtemps servi de centre d’artillerie pour pilonner les villages rebelles de la Ghouta, où quelque 300.000 personnes sont assiégées par les forces gouvernementales depuis 2013. Zonebourse – 08.01.2018.
Explosion de deux véhicules piégés à Idleb, des dizaines de victimes. Des terroristes ont fait exploser dimanche un véhicule piégé dans la ville syrienne d’Idleb faisant une trentaine de morts et des blessés, rapporte la chaîne de télévision libanaise Al Mayadeen. Selon les informations fournies par la source, un véhicule bourré de plusieurs tonnes de substances explosives était garé près d’un supermarché. Les terroristes ont fait sauter le second véhicule près de l’état-major d’un des groupes radicaux sévissant dans le gouvernorat d’Idleb. La seconde attaque terroriste a fait au moins 20 victimes, précise la chaîne.
Différentes villes et agglomérations du gouvernorat d’Idleb sont toujours contrôlées par une série de groupes radicaux, dont le Front al-Nosra. Sur fond de l’avancée de l’armée gouvernementale dans le sud du gouvernorat, les tensions entre les chefs de ces groupes montent, ce qui conduit souvent à des confrontations qui font inévitablement des victimes parmi les civils. Sputnik – 07.01.2018.
Le régime syrien a brisé le siège imposé depuis plus d’une semaine par des djihadistes et des rebelles à sa seule base militaire dans la Ghouta orientale, a annoncé l’agence officielle Sana lundi. Située à l’est de Damas, près de la ville de Harasta, la « Direction des blindés », où près de 250 militaires seraient stationnés, était encerclée depuis le 31 décembre par des djihadistes de l’ex-branche d’Al-Qaïda et des rebelles islamistes. « Des unités de l’armée arabe syrienne ont mis fin à l’encerclement de la Direction des blindés dans la région de Harasta », a indiqué Sana. « Les unités ont immédiatement commencé une nouvelle opération militaire dans l’objectif d’élargir le périmètre de sécurité autour de la Direction », précise Sana.
De son côté l’OSDH a simplement rapporté « l’ouverture d’une brèche par les forces du régime » en direction de la base militaire. « Les affrontements se poursuivent à l’ouest de la base pour élargir le couloir ouvert par une équipe des forces spéciales », a précisé Rami Abdel Rahmane (OSDH). Les combats depuis le début du siège ont fait 72 morts dans les rangs des forces pro-régime, et 87 dans le camp opposé, selon l’OSDH. Europe 1 – 08.01.2018.
Attaque de drones contre les bases russes en Syrie, pas de victimes. « Dix drones chargés d’explosifs se sont approchés de la base aérienne russe de Hmeimim et trois autres de la base de la Flotte russe de Tartous », a déclaré le ministère russe de la Défense, dans un communiqué cité par les agences de presse russes. Ces attaques organisées à des fins « terroristes » ont eu lieu dans la nuit du 5 au 6 janvier et n’ont fait « ni victime ni dégât matériel », a-t-il affirmé. « Les bases de Hmeimim et Tartous continuent de fonctionner normalement », selon la même source. Sur les treize drones, sept ont été détruits et six ont été interceptés par l’armée russe, a-t-il ajouté. Selon le quotidien russe Kommersant, cette attaque avait « pratiquement détruit » sept avions militaires, ce qu’a démenti fermement le ministère de la Défense, tout en indiquant renforcer la sécurité autour de la base de Hmeimim.
L’OSDH a rapporté deux incidents avec des drones chargés d’explosifs envoyés contre la base de Hmeimim, le 6 janvier et dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier. Le responsable de ces attaques serait « un groupe de rebelles islamistes, basés dans la province de Lattaquié », a assuré l’OSDH, sans le nommer. Romandie – 08.01.2018.
15 civils tués dans des bombardements. Au moins 15 civils ont été tués aujourd’hui dans des frappes aériennes et tirs d’artillerie sur la Ghouta orientale, enclave rebelle assiégée près de Damas et bombardée quotidiennement, a rapporté l’OSDH. Le Figaro.fr avec AFP – 09.01.2018.
24 morts dont 10 enfants dans des bombardements sur un fief rebelle. Au moins 24 civils, dont 10 enfants, ont été tués mardi en Syrie dans des frappes aériennes et des tirs d’artillerie visant la Ghouta orientale, enclave rebelle près de Damas quotidiennement bombardée, selon un nouveau bilan annoncé par une ONG. Les frappes les plus meurtrières ont visé la localité de Hamouria, où 13 civils, dont 7 enfants, ont péri, selon l’OSDH, qui impute les raids meurtriers ayant visé la région au régime et à son allié russe. IZF.net – 09.01.2018.
Des rebelles cherchent à assiéger de nouveau une base militaire. Une coalition formée par le Comité de libération du Levant, groupe lié à Al-Qaïda autrefois appelé « Front al-Nosra », et ses alliés radicaux a lancé une offensive lundi pour assiéger de nouveau une base militaire importante de la banlieue est de la capitale Damas, a rapporté l’OSDH. Dimanche, l’armée syrienne avait brisé le siège qu’ils imposaient à la base de gestion des véhicules de la ville de Harasta, dans la région de la Ghouta orientale. Selon l’OSDH, les rebelles pourraient rétablir le siège s’ils poursuivent sur cet élan.
Selon des sources militaires citées par la chaîne de radio pro-gouvernementale Sham FM, une vingtaine de soldats blessés ont été évacués de la base et transportés vers un hôpital militaire de Damas après que l’armée a rompu le siège dimanche soir, et l’armée a ensuite repoussé une première offensive des rebelles lundi. Ceux-ci assiégeaient depuis fin décembre la base, qui s’étend de Harasta à Arbeen et représente la plus grande installation militaire de la région de la Ghouta orientale. Elle abrite un grand nombre de soldats, y compris des gardes républicains, ainsi que de vastes dépôts d’armes. Durant la guerre, la base est devenue un centre d’opérations et d’approvisionnement important pour l’armée syrienne dans cette région très peuplée. french.xinhuanet.com – 09.01.2018.
Au moins 85 civils tués en dix jours dans la Ghouta orientale, selon l’ONU. « Dans la Ghouta orientale, où un siège accablant a provoqué une crise humanitaire, les zones résidentielles sont visées jour et nuit par des frappes d’artillerie ou aériennes, forçant les civils à se réfugier dans les caves », a déclaré Zeïd Ra’ad al Hussein dans un communiqué. L’Orient – Le Jour – 10.01.2018.
Le régime contient la contre-offensive djihadiste à Idleb. L’avancée de l’armée syrienne dans la province d’Idleb a été ralentie par une contre-attaque lancée dans la nuit de mercredi à jeudi par les djihadistes, qui ont réussi à repousser les troupes gouvernementales à l’extérieur de l’aéroport militaire d’Abou Zouhour. Après avoir brièvement pris une partie de l’aéroport d’Abou Zouhour, mercredi, l’armée syrienne a été contrainte de reculer après une violente contre-attaque des djihadistes, qui ont repris une douzaine de villages. Attaqués de trois axes différents, les djihadistes ne sont pas parvenus, cependant, à développer leur offensive.
Selon des sources du régime et de l’opposition, l’armée syrienne a réussi, jeudi en fin de journée, à contenir la contre-attaque djihadiste et à reprendre l’initiative sur le terrain. L’OSDH a indiqué que les troupes gouvernementales ont récupéré toutes les positions qu’elles avaient perdues et ont poursuivi leur offensive en direction d’Abou Zouhour.
Des unités en provenance de la province d’Alep avancent du nord et de l’est, d’autres progressent à partir du Sud. Il ne reste plus que sept kilomètres avant que ces troupes fassent leur jonction, encerclant des centaines de djihadistes dans une poche de 2000 kilomètres carrés, au sud-est d’Idleb. Les djihadistes résistent avec acharnement et de nouveaux groupes se sont joints à la bataille en cours.
La poussée du régime inquiète la Turquie, qui déploie des soldats et des chars à Idleb. Lors d’une conversation téléphonique avec Vladimir Poutine, jeudi, le président turc, Recep Tayyip Erdogan a estimé que l’arrêt des attaques de l’armée syrienne est une condition indispensable à la réussite du processus d’Astana.
C’était l’une des dernières régions de Syrie à échapper encore au contrôle du régime de Damas et elle est en train d’être reprise petit à petit. La reconquête de la province d’Idleb a été lancée le 25 décembre dernier. L’armée syrienne, appuyée par les forces russes et iraniennes, a remporté d’ores et déjà d’importantes victoires, avec la reprise d’un aéroport militaire stratégique.
Alliés sur le terrain, des groupes rebelles de l’opposition et des groupes djihadistes tentent d’opposer une farouche résistance. Mais le régime semble prendre le dessus. Contacté par RFI, Ahmed Al Akram, directeur du Syrian media center, une ONG de l’opposition syrienne, prévoir un assaut de la ville par l’armée syrienne : « Durant les vingt derniers jours, le régime a repris une trentaine de petites villes et de villages dans la province d’Idleb. Je sais que ce n’est pas très précis, mais cela représente le quart des territoires contrôlés par l’opposition à Idleb. Il est clair que le rapport de force est en train de s’inverser. Sur le terrain, il y a des groupes rebelles modérés mais il y a aussi des djihadistes. La volonté du régime est très claire. Ses forces vont avancer dans la province d’Idleb, conquérir le plus de territoires possible et enfin assiéger la ville d’Idleb. » RFI – 11.01.2018.
Une explosion meurtrière visant une position militaire a eu lieu dans l’est du pays. Elle a eu lieu jeudi au coucher du soleil dans la banlieue d’al-Mayadine, a annoncé l’OSDH. L’ONG a fait savoir que plusieurs soldats ont été tués dans l’incident, ajoutant que certains corps étaient éparpillés jusqu’à la rive est de l’Euphrate. La ville d’al-Mayadine a été reprise par l’armée syrienne en octobre dernier suite à des batailles contre les activistes de l’EI, qui ont été forcés de quitter al-Mayadine, chef-lieu de la province de Deir Ez-Zor à l’époque. Depuis lors, les positions de l’armée syrienne font fréquemment l’objet d’attaques des activistes de l’EI, qui contrôlent toujours certaines zones dans la région rurale de la province de Deir Ez-Zor. french.xinhuanet.com – 12.01.2018.
Forte résistance des djihadistes au régime à Idleb qui tente de reprendre une base militaire stratégique dans la province d’Idleb, dans le nord-ouest du pays en guerre.
C’est dans le sud-est que se trouve l’aéroport militaire d’Abou Douhour où les troupes du président Bachar al-Assad ont réussi mercredi soir à entrer, avec l’appui crucial de l’aviation syrienne et de celle de l’allié russe. L’aéroport est tenu par Hayat Tahrir al-Cham, groupe djihadiste dominé par l’ex-branche d’Al-Qaïda qui contrôle la province d’Idleb. Sa reprise permettrait au régime de disposer d’une base militaire dans cette province, la seule à lui échapper entièrement. Mais les djihadistes aidés de groupes rebelles opposent une «résistance féroce» à l’aéroport, selon l’OSDH.
Hayat Tahrir al-Cham et ses alliés ont en outre lancé une contre-offensive visant les bases arrière des pro-régime, dans le sud-est d’Idleb et le nord-est de la province voisine de Hama, a ajouté l’ONG.
Depuis les champs agricoles près de la région d’Al-Tamana, dans le sud d’Idleb, des rebelles ont lancé des salves de roquettes sur des positions du régime, a constaté un correspondant de l’AFP.
Jeudi, les affrontements sur ce front ont coûté la vie à 19 djihadistes et 12 combattants pro-régime, a indiqué l’OSDH. Quelque 96 civils, dont 27 enfants, sont morts depuis le 25 décembre dans les frappes syriennes ou russes à Idleb, selon l’ONG.
Les djihadistes, qui ont lancé leur contre-offensive pour «soulager la pression sur le front de l’aéroport», ont néanmoins de nouveau perdu plusieurs villages au sud de cette base au profit du régime. La Presse.ca – 11.01.2018.
Au moins cinq civils ont péri dans les bombardements dans la Ghouta orientale – Les équipes de défense civile poursuivent leurs opérations de recherches et de secours, plusieurs civils ont été retirés des décombres. Les blessés ont été transportés dans les hôpitaux de la région. Le bilan risque de s’alourdir en raison de la continuation permanente des bombardements.
Selon les informations fournies par des sources de la défense civile, au moins 312 civils, dont cinq membres de la défense civile, ont été tués dans les bombardements sur la Ghouta orientale depuis le 14 novembre 2017. TRT – 13.01.2018.
L’armée reprend 230 villages et localités à Idleb et à Alep – Les troupes avancent par trois axes et convergent vers l’aéroport militaire d’Abou Zouhour, l’une des plus importantes bases djihadistes du pays, tenue par l’ex-branche d’al-Qaïda en Syrie.
Des sources de l’opposition ont reconnu l’échec de deux contre-offensives lancées par deux coalitions de djihadistes et de rebelles pour tenter de stopper l’avancée fulgurante de l’armée syrienne au sud-est des provinces d’Alep et d’Idleb.
L’OSDH a annoncé, samedi 13 janvier, que les troupes gouvernementales et leurs alliés ont pris dix nouveaux villages dans le sud-est d’Alep et continuent d’avancer vers la province d’Idleb, plus au sud. L’ONG, proche de l’opposition, précise que l’armée syrienne a reconquis, depuis le 10 janvier, une cinquantaine de localités sur ce front. L’Observatoire ajoute que les forces du régime progressent aussi sur deux autres fronts au sud-est d’Idleb, où elles ont repris, depuis le 25 décembre, 170 villages et localités. Une des trois colonnes des troupes gouvernementales se trouve à 2 kilomètres d’Abou Zouhour, les deux autres convergent vers cette importante base, tenue par une coalition djihadiste depuis 2015.
Il ne reste plus aux différentes colonnes de l’armée syrienne que six kilomètres à parcourir pour faire leur jonction et renfermer dans un chaudron de 2 500 kilomètres carrés près de 2 000 djihadistes et rebelles, selon des sources du régime et de l’opposition. RFI – 14.01.2018.
329 civils tués dans la Ghouta orientale en 2 mois, dans les attaques du régime et de la Russie contre la Ghouta orientale de Damas, en dépit des accords de désescalade, selon une ONG basée à Londres.
Les attaques du régime dans la région ont fait 297 morts du 14 novembre et au 11 janvier, tandis que 32 civils ont été tués dans les frappes aériennes russes au cours de la même période, a annoncé dimanche, un rapport du Réseau syrien des droits de l’homme (SNHR).
Au total, 79 enfants et 54 femmes ont été tués au cours des deux derniers mois, a indiqué l’ONG. Selon le SNHR, huit mosquées, quatre écoles, six centres médicaux et 13 marchés ont été détruits dans les attaques du régime syrien et de la Russie durant la même période. Selon le rapport, 20 massacres ont été commis par le régime et les forces russes dans la Ghouta orientale, au cours de la même période, dont 17 ont été perpétrés par les forces du régime. TRT en français – 14.01.2018.
Le régime syrien a pris le contrôle de dizaines de villages et localités proches d’une base militaire stratégique dans le nord du pays en guerre, après en avoir chassé des djihadistes, a indiqué hier l’OSDH. « Les forces du régime se sont emparées en 24 heures d’au moins 79 villages dans le sud de la province d’Alep, zone frontalière de l’aéroport militaire d’Abou Douhour », a affirmé à l’AFP Rami Abdel Rahmane (OSDH). L’Orient – Le Jour – 15.01.2018.
4 – Coalition internationale –
En Irak et Syrie, la coalition anti-djihadiste en pleine mue. Forte d’écrasantes victoires militaires contre le groupe EI en Irak et en Syrie, de Mossoul à Raqqa, la coalition internationale menée par les Etats-Unis réduit la voilure sur le terrain et se concentre désormais sur des missions de «stabilisation» pour éviter toute réémergence. La mission «va évoluer et passer d’une approche de saisie de territoire à une approche de stabilisation», indiquait récemment le secrétaire américain à la Défense Jim Mattis.
Objectif: parfaire la formation des services de sécurité irakiens qui doivent notamment déminer le nord du pays et aider à la création de services de sécurité professionnels dans l’est de la Syrie, afin d’éviter l’apparition de ce que M. Mattis appelle, en désignant l’EI par son acronyme anglais, un «ISIS 2.0».
Mise sur pied en octobre 2014 par les Etats-Unis alors que l’expansion territoriale de l’EI menaçait Bagdad, la coalition rassemblait 50 pays. Aujourd’hui, elle en compte 74, plus des organisations internationales comme Interpol et l’Otan.
Pendant trois ans, la coalition –Washington largement en tête– a bombardé quotidiennement les zones contrôlées par l’EI, qui a perdu plus de 98% de son territoire, tandis que des commandos des forces spéciales américaines, mais aussi françaises, canadiennes ou britanniques, apportaient un soutien militaire et logistique à l’armée irakienne ou aux Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance de milices kurdes et de combattants arabes.
Ces victoires militaires ont amené plusieurs pays à alléger leur déploiement en Syrie et en Irak. Dès la fin novembre, les Etats-Unis, qui ont déployé 2.000 soldats en Syrie et plus de 5.000 en Irak, annonçaient le retrait de 400 marines de Syrie.
L’Australie a annoncé en décembre la fin de sa campagne de frappes aériennes et le rappel des six avions de combat F/A-18 Hornet qui participaient depuis trois ans à ces missions.
D’après le Times, la Grande-Bretagne, qui a également entamé une réduction de son dispositif au Levant, pourrait redéployer certains de ses drones et hélicoptères au Sahel, en soutien des opérations anti-djihadistes françaises.
La France, elle, a récemment retiré deux de ses douze avions de chasse Rafale stationnés dans la région, et s’apprête à retirer prochainement son artillerie déployée en Irak, indique-t-on de source militaire.
Toutefois, Washington comme Paris et d’autres promettent de poursuivre leurs efforts pour limiter les possibilités de réorganisation de l’EI, via du renseignement, de la surveillance et la formation des forces de sécurité locales.
«Idéalement, on aura plusieurs partenaires assumant divers aspects de la mission de stabilisation en fonction de leurs compétences», explique Nicholas Heras, du Center for a New American Security, citant notamment l’Italie, qui aide les FDS à former une gendarmerie à Raqqa sur le modèle de ses «carabinieri». De leur côté, les Etats-Unis «apportent un bouclier aux partenaires de la coalition» avec leurs importants moyens militaires, ajoute-t-il.
Car même défait territorialement, l’EI demeure aussi une menace majeure à travers ses réseaux dormants et regagnera du terrain si le processus de paix échoue, avertissent les services de sécurité occidentaux. «Les conditions d’un retour de Daech (acronyme de l’EI en arabe) sont toujours là, et ce n’est que grâce à la coalition et aux efforts de la communauté internationale que sa défaite peut devenir permanente», a noté le général américain Paul Funk, le commandant de la coalition, dans son message du Nouvel An. «On se rappelle les années 2000 où les Américains ont combattu Al Qaïda, qui s’est ensuite transformé en Daech. On se méfie énormément de ce en quoi Daech pourrait muter, si l’attention n’est pas soutenue», renchérit une source gouvernementale française.
Signe que Washington partage ces inquiétudes, le Pentagone a fait savoir le mois dernier que les Etats-Unis maintiendraient une présence militaire en Syrie «aussi longtemps que nécessaire».
Une fois les efforts de stabilisation achevés, la prochaine étape pour la coalition sera la reconstruction de la Syrie, un processus que les Etats-Unis conditionnent aux pourparlers de paix sous l’égide de l’ONU à Genève et au départ du président syrien Bachar al-Assad. Libération – 14.01.2018.
La coalition US forme une nouvelle force de sécurité en Syrie. La coalition sous commandement américain a annoncé hier travailler avec ses alliés des Forces démocratiques syriennes (FDS) à la formation d’une nouvelle force frontalière forte de 30 000 hommes, ce qui a provoqué la colère de la Turquie. Un responsable turc a déclaré à Reuters que la constitution de cette « Force de sécurité aux frontières » qui devrait être composée de nombreux miliciens kurdes syriens était la raison pour laquelle le chargé d’affaires américain avait été convoqué à Ankara mercredi. Il n’a pas fait d’autre commentaire.
Dans un courriel adressé hier à Reuters, le service de communication de la coalition confirme une information du site The Defense Post, qui évoque le recrutement de 15 000 anciens combattants des FDS, l’alliance arabo-kurde qui a notamment repris Raqqa au groupe EI. La coalition indique que la nouvelle force chargée d’assurer la sécurité aux frontières du territoire contrôlé par ses alliés dans le nord de la Syrie sera placée sous l’autorité des FDS, dont la principale composante est les Unités de protection du peuple (YPG). Les combattants kurdes de la « Force de sécurité aux frontières » contrôleront principalement la frontière avec la Turquie, tandis que les soldats arabes seront plutôt déployés dans la vallée de l’Euphrate, territoire dont ils sont originaires, indique la coalition. L’Orient – Le Jour – 15.01.2018.
Coalition internationale : Au Levant, après les écrasantes défaites militaires infligées à l’EI par une coalition internationale emmenée par les Etats-Unis, la France mobilise encore quelque 1.200 hommes mais « va faire évoluer son dispositif ».
Paris a déjà rapatrié deux Rafale de la région (mais en conserve dix au total basés en Jordanie et aux Émirats arabes unis, ndlr) et « d’autres ajustements interviendront en 2018, l’objectif étant de revoir à la baisse notre dispositif », baptisé « Chammal », rappelle Mme Parly, ministre des Armées. L’Orient – Le Jour – 14.01.2018.
La Syrie dénonce une force frontalière parrainée par la coalition anti-EI. Les autorités de Damas ont dénoncé lundi un projet de force frontalière dans le nord-est de la Syrie parrainé par la coalition internationale anti-djihadistes, assurant qu’elles considéraient ses membres comme des « traîtres ».
La coalition emmenée par Washington pour lutter contre le groupe EI a annoncé dimanche la création de cette « Force de sécurité frontalière », mise sur pied en partenariat avec des combattants kurdes et arabes. L’objectif est « d’empêcher la résurgence de l’EI », selon la coalition, qui soutient militairement en Syrie les combattants kurdes et arabes des Forces démocratiques syriennes (FDS).
« La Syrie condamne fermement l’annonce américaine concernant la formation d’une milice armée dans le nord-est du pays », selon une source du ministère des Affaires étrangères, citée par l’agence officielle Sana. « La Syrie considère tout citoyen syrien qui participe à ces milices (…) comme un traître à la nation », souligne la source non identifiée. Le ministère dénonce également « une atteinte flagrante à la souveraineté et l’intégrité du territoire syrien, et une violation du droit international. »
Les FDS, alliance dominée par la minorité kurde, ont réussi à chasser l’EI du nord et de l’est syrien, prenant notamment le contrôle de Raqqa. La présence du groupe djihadiste se limite désormais à quelques poches à travers la Syrie et « une Force de sécurité frontalière puissante va empêcher la liberté de mouvement (de l’EI), et le transport de matériel illicite », a indiqué la coalition.
La nouvelle force de 30.000 hommes, qui se constituera « au cours des prochaines années », selon la coalition, sera composée à moitié par des membres des FDS et le reste des effectifs seront de nouvelles recrues. Elle sera stationnée le long des frontières internationales à l’est et au nord de la Syrie, qui jouxte l’Irak et la Turquie, mais aussi sur les lignes de démarcation qui séparent les territoires dominés par les Kurdes du reste du pays. L’Orient – Le Jour – 15.01.2017.
5 – Frappes russes en Syrie –
Moscou a annoncé la mort, en Syrie, de deux pilotes russes dans une attaque au mortier à la veille du Nouvel An. « Alors que la nuit tombait, la base aérienne de Hmeimim a subi une soudaine attaque au mortier d’un groupe mobile de militants » au cours de laquelle « deux militaires ont été tués », a ainsi indiqué le ministère russe de la Défense. Mercredi, le ministère avait déjà annoncé la mort, le 31 décembre également, de deux pilotes dans le crash accidentel de leur hélicoptère, alors qu’ils faisaient route vers Hama. Ces décès portent à 44 le nombre de militaires russes tués depuis le début de l’intervention militaire de la Russie en Syrie, le 30 septembre 2015.
Parallèlement, le ministère russe de la Défense a démenti avec fermeté des informations « fausses » du quotidien russe Kommersant, selon lesquelles sept avions militaires ont été « pratiquement détruits » dans l’attaque contre la base de Hmeimim. La sécurité a été accrue après l’attaque, a précisé le ministère. Kommersant, citant deux sources militaro-diplomatiques, avait fait état mercredi de la destruction de quatre bombardiers, deux chasseurs, un avion de transport ainsi que d’un dépôt de munitions, soit les pertes matérielles les plus lourdes de l’aviation russe depuis le début de son intervention en Syrie. L’Orient – Le Jour – 05.01.2018.
Le groupe terroriste ayant attaqué la base aérienne russe de Hmeimim anéanti. Les commandos russes ont mené une opération spéciale pour retrouver et anéantir les terroristes qui avaient attaqué au mortier la base aérienne de Hmeimim, en Syrie, le 31 décembre, a annoncé vendredi le ministère russe de la Défense. «Pendant l’étape finale de l’opération, un commando russe a établi que le groupe de terroristes se trouvait non loin de la limite occidentale de la province d’Idleb. Les terroristes ont été anéantis par un projectile de précision Krasnopol au moment où ils prenaient place dans un minibus», a indiqué le ministère dans un communiqué. Selon le ministère, toutes les forces du système de renseignement russe en Syrie ont participé à l’opération spéciale. Des drones ont surveillé en permanence la base des terroristes. Les obus de précision à guidage laser Krasnopol sont conçus pour frapper des cibles blindées et des fortifications du premier coup à une distance de 12 kilomètres. Le Maghreb Emergent – 12.01.2018.
6 – Archéologie –
Les démineurs découvrent une mosaïque byzantine en Syrie. Des soldats de l’armée syrienne ont découvert une mosaïque de l’époque byzantine d’une superficie de près de 50 mètres carrés, en déminant le village d’Aqribat, dans l’est de la province de Hama. La mosaïque a une forme carrée et mesure sept mètres de longueur, a fait savoir à l’agence Sana le chef de la police locale. Des spécialistes s’occupent du dégagement de l’œuvre d’art, a-t-il indiqué.
En août 2017, une mosaïque rare en excellent état de conservation avait été découverte par des chercheurs syriens dans la vallée du Barada, près de Damas, après la libération de ce territoire des terroristes. SPUTNIK – 14.01.2018.
II- SITUATION EXTERNE
1 – Déclaration du Président –
Le président al-Assad affirme que la guerre menée contre la Syrie est intellectuelle et médiatique. Le président Bachar al-Assad a reçu aujourd’hui les chefs des délégations participant à la réunion du Secrétariat général de l’Union générale des Hommes de lettres et des écrivains arabes.
L’entretien a porté sur la question de la culture, de la pensée arabe et de leur rôle et influence importants sur les sociétés arabes, ainsi que sur les problèmes dont elles souffrent.
Le président al-Assad a précisé qu’on ne peut pas comprendre les crises et les guerres auxquelles font face certains pays arabes, en dehors de la compréhension du problème de la pensée arabe, soulignant qu’il faut créer un état de protection mentale auprès des sociétés arabes, « ce qui implique une pensée renouvelée et un dialogue systématique entre les intellectuels arabes en vue de mettre au point les priorités pressantes pour la reprise et le contact continu avec les gens », a-t-il ajouté.
Et le président al-Assad de poursuivre : « Les nouvelles générations sont allées soit vers l’extrémisme soit vers l’occidentalisation d’où intervient le rôle de l’intellectuel, étant donné que la résistance réelle est en premier lieu intellectuelle, via la résistance à l’annulation de l’identité et de l’appartenance », a fait savoir le président al-Assad, qui a considéré que la pensée était l’un des facteurs de la fermeté des Syriens, étant donné que la guerre menée contre la Syrie est une guerre intellectuelle et médiatique.
Pour leur part, les membres des délégations ont estimé que ce qui s’est passé dans les pays arabes ces dernières années avait pour but de créer un nouveau type de citoyen arabe qui désavoue son identité, affirmant que l’identité de l’arabisme ne peut être préservée sans la Syrie. « La prise pour cible de la Syrie par des parties étrangères a pour objectif de donner un coup à son rôle intellectuel et panarabe, mais les Syriens ont réussi à déjouer ces complots », a conclu le président al-Assad. SANA – 15.01.2018.
2 – Diplomatie –
2 – 1 – Relations avec l’ONU –
En visite en Syrie, un responsable de l’ONU veut un meilleur accès à l’aide humanitaire, s’inquiétant face à la situation dans la Ghouta orientale, enclave rebelle quotidiennement bombardée par le régime.
Nommé en septembre secrétaire général adjoint des Nations unies pour les Affaires humanitaires, Mark Lowcock a débuté mardi une visite de trois jours en Syrie, sa première dans le pays ravagé depuis 2011 par une guerre meurtrière. Lors d’une conférence de presse, M. Lowcock a réclamé « trois ou quatre convois » d’aides par semaine, « chargés de nourriture et de médicaments, pour fournir une assistance aux quelque 2,5 millions de personnes qui se trouvent dans des zones assiégées ou difficiles d’accès ».
En Syrie, plusieurs localités sont assiégées, en majorité par les forces du régime, et aucune aide humanitaire ne peut y entrer sans l’autorisation du pouvoir de Bachar el-Assad. «Nous avons besoin d’un accès régulier à toutes les personnes dans le besoin », a insisté M. Lowcock, dans sa déclaration à Damas à l’issue de sa visite en Syrie. « J’espère voir prochainement un certain nombre de développements positifs, nous permettant de maintenir et améliorer notre effort d’aide cette année », a-t-il souligné. Il s’est dit « particulièrement préoccupé par le sort de la population assiégée de la Ghouta orientale », enclave rebelle à l’est de Damas, bombardée quotidiennement par les forces du régime. Au moins trois civils ont été tués jeudi dans des tirs d’artillerie ou frappes aériennes visant la Ghouta, a rapporté l’OSDH.
- Lowcock a également réitéré un appel pour « l’évacuation médicale de centaines de personnes gravement malades, prise au piège dans la Ghouta orientale ». Fin décembre, 29 patients dans un état critique ont pu quitter la Ghouta, conformément à un accord conclu entre régime et insurgés. Un chiffre encore très éloigné des 500 personnes que l’ONU appelle à évacuer depuis plusieurs semaines. Avec les retards et blocages sur ce dossier, 16 patients sont déjà morts depuis novembre. L’Orient – Le Jour – 11.01.2018.
L’ONU a condamné mercredi l’augmentation des civils tués en dix jours dans la Ghouta orientale où 85 d’entre eux sont décédés. Elle a dénoncé à Genève de possibles violations du droit international humanitaire (DIH) et de possibles crimes de guerre.
Le Haut-Commissaire aux droits de l’homme Zeid Raad al-Hussein a ciblé les attaques «terrestres et aériennes» du régime et de ses alliés. Mais il vise aussi les missiles tirés par les groupes armés d’opposition au président Bachar el-Assad. Des violences qui s’ajoutent au siège d’au moins 390.000 habitants qui a provoqué une catastrophe humanitaire dans cette région située à l’est de Damas.
Outre les victimes, plus de 180 personnes ont été blessées, selon le Haut-Commissariat. Au moins deux centres médicaux ont été touchés, dont un n’est plus opérationnel, et un travailleur de santé a été tué. Les bombardements récents dans la Ghouta orientale pourraient avoir donné lieu à des «crimes de guerre» et la réponse des rebelles «semble n’œuvrer à aucun objectif militaire», a déploré M. Zeid. Il a regretté les échecs pour évacuer les centaines de malades et blessés.
Il est aussi préoccupé par la situation de deux millions de personnes dans la région rebelle d’Idleb, au nord-ouest. Les violences entre le gouvernement et la coalition de groupes d’opposition se sont étendues. Quelque 99.569 civils ont fui le sud d’Idleb, le nord et nord-est de la province voisine de Hama «entre le 1er décembre et le 9 janvier», selon un communiqué du bureau des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) qui souligne «l’intensité alarmante» des combats. 24 Heures (Suisse) – 11.01.2018.
2 – 2 – Relations avec l’UE –
L’UE et l’ONU en quête d’une position commune. Déterminer une position commune : en visite officielle à Bruxelles, l’émissaire de l’ONU pour la Syrie a rencontré ce mardi la chef de la diplomatie européenne. Pour Staffan de Mistura, la fin de la guerre doit passer par une refonte du système politique syrien :
« Le principal point sur lequel Genève travaille est la résolution 2254. Elle aborde très clairement plusieurs étapes nécessaires, dont une transition politique, en passant par une nouvelle constitution et des élections » a-t-il déclaré au micro d’Euronews. Pour l’émissaire de l’ONU, tous les acteurs du dossier syrien ont leur mot à dire, y compris les Russes. Grand allié du président Bachar el-Assad, engagé à ses côtés depuis le début du conflit, Moscou ne doit pas être vu comme une bête noire : « Je sais une chose : c’est qu’ils ont un intérêt comme nous à mettre fin à ce conflit en Syrie. Ils ne veulent pas finir par se retrouver avec une Syrie exsangue. Et je crois que c’est la raison pour laquelle nous devrions continuer à parler avec eux ». Euronews – 09.01.2018.
2 – 3 – Relations avec la France –
La crise syrienne ne peut être réglée par « quelques puissances », prévient Macron, dans une allusion au processus d’Astana associant Russie, Iran et Turquie. « Nous devons sortir de postures morales qui parfois nous +impuissantent+, mais nous devons aussi sortir de concessions faites à certaines puissances qui pensent qu’à quelques-uns, reconnaissant une partie d’une opposition désignée depuis l’extérieur, ils pourraient régler de manière stable et durable la situation en Syrie », a-t-il dit lors des vœux au corps diplomatique à Paris.
La Russie, la Turquie et l’Iran ont proposé fin décembre, à l’issue de pourparlers à Astana, de réunir le régime syrien et les rebelles fin janvier dans la station balnéaire russe de Sotchi pour avancer vers un règlement politique du conflit qui a fait plus de 340.000 morts depuis mars 2011. Des dizaines de groupes rebelles syriens ont rejeté cet appel qui intervient au moment où la balance penche largement en faveur du régime de Bachar el-Assad, qui contrôle désormais 55% du territoire syrien grâce à l’aide militaire décisive de ses alliés russe et iranien. Le régime syrien a, lui, immédiatement accepté de participer au sommet de Sotchi, alors qu’il a critiqué à plusieurs reprises le processus de Genève tenu sous l’égide de l’ONU. Les négociations ont toujours achoppé sur le sort de M. Assad, le régime refusant d’évoquer l’éventualité de son départ du pouvoir, réclamé par l’opposition.
Emmanuel Macron a par ailleurs affirmé mercredi qu’il faudrait être « vigilant » à ce qu’il n’y ait « aucune déstabilisation en Irak liée à des puissances extérieures ». L’Orient – Le Jour – 04.01.2018.
Décès d’un opposant syrien : Paris demande des explications. La France a demandé lundi que « toute la lumière soit faite » sur les circonstances de la mort d’un opposant syrien, alors que son entourage dénonce un « assassinat ».
« C’est avec tristesse que nous avons appris le décès (..) de Mounir Darwich, figure de l’opposition syrienne, survenu le 13 janvier dans un hôpital de Damas après qu’il a été percuté par un véhicule », a déclaré un porte-parole du ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué. « Nous appelons à ce que toute la lumière soit faite sur les circonstances de ce drame », a déclaré le porte-parole du Quai d’Orsay, soulignant que Mounir Darwich avait « œuvré sans relâche en faveur d’une issue pragmatique à la crise syrienne ».
L’émissaire de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, s’est aussi dit « choqué et attristé » et a demandé que « ceux qui sont impliqués soient identifiés et traduits en justice ». L’Orient – Le Jour – 15.01.2018.
2 – 4 – Relations avec la Belgique –
Conflit en Syrie: Didier Reynders appelle les parties syriennes à des négociations substantielles. Le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, a appelé lundi soir toutes les parties en présence dans le conflit en Syrie à progresser dans la voie de négociations substantielles avec une participation la plus large possible, à l’issue d’un entretien à Bruxelles avec le négociateur en chef de l’opposition syrienne, Nasr al-Hariri. Cette rencontre avait pour but d’examiner comment entamer des négociations entre toutes les parties, y compris les différents acteurs sur le terrain. Didier Reynders a exprimé devant la presse le souhait que le régime du président Bachar al-Assad donne un signal clair de sa disposition à entamer de véritables négociations et de son engagement clair de partager le pouvoir et de diriger la Syrie d’une autre manière.
Nasr al-Hariri, qui était accompagné par une délégation de la commission syrienne de négociation (SNC), a également rencontré la Haute-représentante de l’UE pour la politique étrangère et de sécurité, Federica Mogherini. Nasr al-Hariri a pour sa part souligné l’intérêt du processus politique en cours à Genève.
Un nouveau round de discussions sur le conflit syrien est prévu sur trois jours à partir du 21 janvier à Genève sous l’égide de l’émissaire de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura. Selon Nasr al-Hariri, seul ce processus peut offrir la garantie d’une transition politique « honnête » dans le cadre de la résolution 2254 de l’ONU, feuille de route internationale pour un règlement du conflit: gouvernance, constitution et élections. RTBF – 15.01.2018.
2 – 5 – Relations avec l’Iran –
Un vice-ministre syrien des Affaires Etrangères accuse les ennemis de la Syrie d’être derrière les troubles en Iran. Se référant à l’alliance de l’Iran, du Hezbollah et de la Syrie, M. Mekdad a indiqué à une délégation parlementaire iranienne en visite en Syrie que les victoires de « l’axe de résistance » en Syrie contre les groupes terroristes ont déjoué les projets étrangers en Syrie. Leur échec en Syrie les a forcés à déplacer la bataille en Iran, a poursuivi le vice-ministre syrien, faisant allusion aux manifestations antigouvernementales ces derniers jours en Iran. Un jour plus tôt, le ministère syrien des Affaires Etrangères a qualifié de « complot » les manifestations antigouvernementales en Iran, en soulignant la capacité de l’Iran à déjouer le « complot ».
Le ministère a déclaré dans un communiqué que le gouvernement syrien condamnait fermement la position des Etats-Unis et d’Israël vis-à-vis des manifestations actuelles en Iran. Il a souligné que ces pays jouaient un « rôle destructeur » en perturbant la paix et la stabilité dans la région, et ce « dans le but d’en contrôler les ressources ». Le ministère a également attribué les agissements des Etats-Unis et d’Israël à leur désir « d’affaiblir l’axe régional de la résistance, suite à l’échec de leurs complots et à la défaite des groupes terroristes en Syrie et en Irak ». L’Iran a été l’un des principaux acteurs de l’échec des complots occidentaux en Syrie, a souligné le ministère, indiquant que Téhéran a joué un rôle important dans la consolidation des forces gouvernementales syriennes face aux groupes militants soutenus par l’étranger pendant le conflit vieux de près de sept ans dans le pays. french.xinhuanet.com – 04.01.2018.
Plus de 2.000 Afghans entraînés par l’Iran tués en Syrie en combattant au côté du régime de Bachar el-Assad depuis cinq ans, a déclaré un responsable afghan cité samedi par des médias iraniens. Ils font partie de la « Division Fatemiyoun », composée de recrues afghanes. C’est l’une des principales forces entraînées par des officiers iraniens à être engagée en Syrie, où l’Iran soutient militairement le régime Assad face aux rebelles et aux djihadistes. « La division a donné plus de 2.000 martyrs et 8.000 de ses membres ont été blessés depuis son engagement en Syrie il y a cinq ans », a déclaré l’hodjatoleslam Zohair Mojahed, un responsable afghan de cette division. La télévision d’Etat iranienne a diffusé ces dernières années des reportages sur l’engagement des combattants afghans chiites dans différents fronts de la guerre en Syrie, en particulier contre le groupe djihadiste EI.
La « Division des Fatemiyoun » est formée d’anciens combattants de la minorité chiite afghane qui luttaient contre les Talibans et d’Afghans qui se battaient aux côtés de l’Iran dans sa guerre contre l’Irak (1980-88), selon le quotidien iranien Shargh. Quelque 3.000 combattants afghans ont été tués durant la guerre Iran-Irak, selon M. Mojahed.
L’Iran accorde la nationalité iranienne aux familles des combattants étrangers « tombés en martyrs » dans les conflits en Syrie et en Irak. Il envoie officiellement en Syrie des « conseillers militaires » iraniens, mais également des combattants « volontaires » venus d’Afghanistan et du Pakistan. Les médias iraniens rapportent régulièrement la mort de « volontaires » ou de « conseillers ». L’Orient – Le Jour – 06.01.2018.
Téhéran dément la présence de bases militaires iraniennes en Syrie, a souligné le conseiller spécial du président du parlement iranien Hossein Amir Abdollahian.
La présence militaire de l’Iran en Syrie se limite à un rôle consultatif, a indiqué Hossein Amir Abdollahian en réponse aux rapports de certains médias sur le déploiement de bases militaires iraniennes sur le sol syrien.
«Nous n’avons aucune base militaire en Syrie», indique l’agence iranienne Fars en citant ses propos.
En même temps, Abdollahian a souligné que les conseillers militaires iraniens resteraient en Syrie aussi longtemps que le gouvernement syrien aurait besoin de leur présence et retourneraient en Iran quand la situation dans le pays se stabiliserait. Sputnik – 07.01.2018.
L’Iran commande au Hezbollah de se concentrer sur le Golan. L’objectif est d’éliminer les forces rebelles de la province de Qouneitra le long de la frontière israélienne, a rapporté mercredi NzivNet. Samedi dernier, l’OSDH a rapporté que les forces du régime avaient pris pour cible le village d’Ofanya dans la campagne de Qouneitra avec des mitrailleuses lourdes. L’hypothèse est que l’Iran coordonne une stratégie qui a bien fonctionné ailleurs dans la guerre syrienne: découper le Golan syrien en secteurs et isoler et détruire les forces rebelles dans chaque secteur séparément, empêchant l’arrivée de renforts et de fournitures.
Les Iraniens, qui commandent à la fois les unités de l’armée syrienne et le Hezbollah, poussent ces forces sans relâche vers la frontière sud avec Israël, malgré les récentes attaques israéliennes contre le Hezbollah, les postes syriens et iraniens. L’Iran garde un objectif : franchir chaque ligne rouge israélienne qui mène à sa frontière.
Jusqu’à présent, le mouvement de troupes réel contrôlé par l’Iran sur le terrain a été modeste dans la région de Qouneitra, avec un renfort d’environ 30 combattants, deux chars et un canon de campagne. Dans le même temps, le régime a été contraint de retirer une division d’infanterie des combats du Golan, qui a ensuite été déployée pour se défendre contre les attaques des rebelles au nord de Damas. D’où l’impatience de l’Iran à prendre la main au sud.
Israël, pour sa part, est libre de répondre aux attaques et aux mouvements de troupes ordonnés par l’Iran : l’accord de cessez-le-feu de 1974 avec la Syrie a établi une zone tampon où aucune force militaire n’est autorisée. Jusqu’à présent, l’armée israélienne n’a riposté qu’avec un tir limité contre les tirs en provenance du côté syrien, ce qui semblait être non intentionnels et provenir des combats autour de Qouneitra. Une réponse israélienne plus agressive aux manœuvres de l’Iran au nord de la frontière pourrait entraîner la région dans des affrontements plus intenses. JFORUM.fr – 11.01.2018.
2 – 6 – Relations avec la Turquie –
La situation sur place est « incomparable » à celle de l’an dernier, assure Cavusoglu, ministre turc des Affaires étrangères. Il a estimé que la situation en Syrie s’est significativement améliorée en conséquence des efforts conjoints de la Turquie, de la Russie et de l’Iran en faveur de cessez-le-feu, qui devraient être « consolidés ».
« Je suis plutôt optimiste », a-t-il ajouté, dans un entretien avec l’agence DPA, organisé à Ankara. « La situation en Syrie, au sol, est bien meilleure qu’elle ne l’était l’an dernier. C’est incomparable ». « Bien sûr, si la guerre reprend en Syrie, davantage de réfugiés arriveront en Turquie, et la pression augmentera sur l’Europe », a-t-il mis en garde. A l’instar de son président Erdogan, le ministre a réitéré la position de la Turquie, qui rejette toute possibilité de stabilisation du pays sous Bachar al-Assad, qui est au contraire soutenu par la Russie. « Pour nous, Assad ne peut pas unir la Syrie. Un tel régime ne devrait même pas rester pour une transition. C’est notre position. Il devrait se retirer », a rappelé Cavusoglu, quelques jours après qu’Erdogan avait ouvertement qualifié le président syrien de « terroriste ». RTL Info- 02.01.2018.
La Turquie dénonce les frappes syriennes dans la région d’Idleb. La Turquie a invité mercredi la Russie et l’Iran à remplir leurs obligations en Syrie et à empêcher les forces gouvernementales syriennes de mener des frappes dans la province d’Idleb contre des rebelles soutenus par Ankara.
Dans une interview à l’agence de presse Anatolie, le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, annonce également qu’Ankara organisera, après « le congrès du dialogue national » que la Russie accueillera fin janvier à Sotchi, une réunion sur la Syrie avec les pays qui partagent sa position.
La Turquie, qui appuie certains groupes rebelles syriens, est engagée aux côtés de la Russie et l’Iran, soutiens de Damas, dans le processus d’Astana visant à réduire les violences sur le terrain. Les trois pays ont convenu l’an dernier de mettre en place une « zone de désescalade » dans la province d’Idleb, frontalière avec la Turquie, mais l’armée syrienne a lancé depuis une offensive sur la région.
Mardi, Mevlut Cavusoglu a accusé les forces loyalistes de cibler des rebelles modérés « en prétextant combattre (le groupe djihadiste) Al Nosra ». « Cette attitude saborde le processus de règlement politique », a dit le chef de la diplomatie turque. L’alliance Tahrir el-Cham, dirigée par l’ex-Front al Nosra, est la principale force rebelle présente dans la province d’Idleb, où opèrent également des factions de l’Armée syrienne libre (ASL) soutenues par Ankara.
Les ambassadeurs d’Iran et de Russie ont été convoqués mardi par le ministère turc des Affaires étrangères et priés de faire pression sur la Syrie pour mettre fin à des violations frontalières.
La Turquie, qui a déployé des militaires sur des « points d’observation » dans le nord de la province d’Idleb, à une soixantaine de km au nord des positions de l’armée syrienne, surveille de près la situation mais les zones pour l’instant reprises par les forces syriennes sont pour la plupart à l’extérieur des zones de désescalade, a déclaré mardi une source proche des services de sécurité turcs. L’Orient – Le Jour – 10.01.2018.
Le soutien militaire américain au PYD/YPG menace l’avenir de la Syrie, a déclaré le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu. Le chef de la diplomatie turque a rédigé un article intitulé « Comment apporter la paix en Syrie? », publié par la revue américaine « Newsweek ». Le ministre a rappelé que la guerre qui dure depuis sept ans, a dépassé ses limites, et qu’Ankara a déployé de vastes efforts concrets pour apaiser la crise humanitaire et la menace terroriste. Il a ajouté que la menace terroriste visant la Turquie persiste encore, d’autant plus que la coopération avec les États-Unis, alliés de la Turquie au sein de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) depuis 1952, est loin de satisfaire les besoins.
« Les groupes rattachés à l’organisation terroriste PKK demeurent encore dans le Nord de la Syrie, et les forces dirigées par les États-Unis contre Daech, le permettent, comme nous le craignons », a fait remarquer Cavusoglu. « Le soutien militaire des États-Unis aux éléments du PYD/YPG menace autant la sécurité de la Turquie que l’avenir de la Syrie. Des cas de violation des droits de l’Homme par le PYD/YPG ont été rapportés par des organisations internationales concernées par le sujet. Ces violations relèvent du déplacement forcé des habitants non kurdes, de la transformation de la structure démographique de la région, de l’exil forcé ou de la détention des rivaux politiques, de la torture et des combattants enfants, qui relèvent d’ailleurs, de crimes de guerre. »
Pour Cavusoglu, il est très difficile que le PYD/YPG soit un modèle démocratique pour les Kurdes en Syrie.
« Les représentants légitimes du peuple kurde syrien se sont rassemblés sous le toit du Conseil National Kurde de Syrie et ont participé aux pourparlers de Genève, et auront une place au Congrès national de Dialogue à Sotchi », a précisé le ministre. « Le soutien américain au YPG a déraillé et il est indispensable que cela soit corrigé. Une Syrie unie, ayant gardé son intégrité territoriale, est très difficile si on accorde la liberté aux organisations terroristes séparatistes et leur fournit des armes pour qu’elles atteignent leur but. »
Le ministre a souligné qu’il est possible de parvenir à une solution durable à la question syrienne, dans le cadre de la résolution 2254 du Conseil de Sécurité des Nations Unies (ONU). Le chef de la diplomatie s’est félicité de tous les efforts déployés par son pays pour résoudre la crise syrienne.
Il a fait remarquer que la Turquie a ouvert ses portes dès l’éclatement de la crise humanitaire et accueille maintenant le plus grand nombre de demandeurs d’asile au monde. « La Turquie a dépensé 30 milliards de dollars pour répondre aux besoins des 3,4 millions de Syriens qu’elle a accueilli »s, a noté Cavusoglu. « Pour une meilleure intégration, nos invités syriens disposent d’accès à l’éducation, aux services médicaux, ainsi qu’au marché du travail. »
Cavusoglu a en outre mis l’accent sur les efforts politiques internationaux que son pays a déployés, en particulier dans le cadre du processus d’Astana. « Le plus important, c’est que les pourparlers d’Astana ont permis de relancer les pourparlers de Genève après un vide de dix mois », a-t-il souligné. « Cependant il faut raviver Genève. La communauté internationale doit évaluer toutes les possibilités.»
Le ministre a conclu que les États-Unis doivent renforcer leur rôle dans les efforts visant à trouver la paix en Syrie. TRT en français – 12.01.2018.
Colère d’Ankara. L’offensive du régime a provoqué la colère de la Turquie, parrain des rebelles, qui a demandé à la Russie et à l’Iran, un autre allié de M. Assad, d’«assumer leurs responsabilités» et de stopper l’assaut. «Le régime est en train d’avancer dans Idleb», a protesté le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu.
Les tensions jettent un voile d’incertitude sur la réunion que le président russe Vladimir Poutine espère tenir les 29 et 30 janvier à Sotchi pour trouver une issue au conflit syrien.
Depuis l’intervention militaire russe en septembre 2015, le régime syrien, alors en difficulté, a renversé la donne en remportant une série de victoires face aux djihadistes et rebelles et en reprenant plus de la moitié du territoire.
«Les victoires importantes de l’armée en coopération avec la Russie et ses autres alliés (…) renforcent les efforts pour une solution pacifique qui rétablira la stabilité en Syrie», a estimé jeudi M. Assad dans un communiqué de la présidence. La Presse.ca – 11.01.2018.
La Turquie aurait aidé les rebelles à Idleb, affirme aujourd’hui l’agence de presse officielle syrienne Sana. « Les terroristes du Parti islamique du Turkestan ont réuni une grande partie de leurs troupes (…) et lancé leur attaque avec le soutien direct, les instructions et la supervision du régime turc », écrit Sana, en expliquant que l’information lui a été confirmée par des commandants présents dans la région, située près de la frontière turque. Des véhicules turcs ont été utilisés par les rebelles, ajoute l’agence de presse. La Turquie n’a pas réagi à ces accusations. Le Figaro.fr avec Reuters – 12.01.2018.
Nord de la Syrie: la Turquie menace d’intervenir. La bataille d’Idleb, présentée par Damas comme la dernière pièce manquante pour recouvrer l’ensemble du territoire national, bat déjà son plein. Au-delà d’un bon million de réfugiés, c’est aussi ici qu’ont été acheminés par le régime de Damas des milliers de combattants après leurs défaites successives dans le nord de la Turquie. «C’est un territoire rural, montagneux, qui sera durement défendu. La bataille peut prendre un an, ou deux, ou trois. Mais il faut s’y préparer», explique au Temps Saleh Muslim, l’un des principaux dirigeants des forces kurdes syriennes, dont le destin sera aussi décidé en partie par cette bataille.
L’offensive, menée par l’armée syrienne de Bachar el-Assad mais aussi par ses alliés russe et iranien, avait débuté en novembre dernier, mais elle a connu une soudaine accélération ces dernières semaines. En faisant tonner le canon, et en s’en prenant souvent directement à la population civile pour la contraindre à fuir en masse, cet axe pro-Assad a piétiné une nouvelle fois ses propres engagements au nom de la lutte contre le terrorisme. Idleb était considérée comme une «zone de désescalade» où devait officiellement régner un succédané de cessez-le-feu. Première victime, hormis les civils syriens: la Turquie qui, s’alliant au plus puissant, avait conclu avec la Russie et l’Iran un accord en ce sens l’année dernière à Astana, la capitale du Kazakhstan.
Après qu’Ankara a «protesté» diplomatiquement auprès de ces pays, les rebelles que soutient la Turquie dans la région syrienne ont multiplié les succès militaires la semaine dernière. Lourdement équipés de matériel turc, ils ont repris une partie du territoire perdu, même si ce n’est que de manière éphémère. Mais si la Turquie se sent trahie, ce n’est pas seulement par l’axe pro-Assad. Car les Etats-Unis, eux aussi, semblent vouloir «se préparer» à l’issue de la bataille d’Alep. De fait, Erdogan a également confirmé que l’armée turque avait «terminé les préparatifs» en vue de lancer une offensive à la frontière, se disant déterminé à reprendre Afrin et Minbej, deux bastions des combattants kurdes. «L’opération pourrait commencer n’importe quand. Et ensuite viendra le tour d’autres régions», tonnait le président turc.
«Afrin est une région kurde, et nous sommes prêts à la défendre», affirme Saleh Muslim, l’un des principaux responsables kurdes syriens. Muslim, pourtant, dit ne pas croire à l’imminence de cette possible offensive turque. «La stratégie d’Ankara, c’est plutôt de tenter de modifier l’équilibre démographique de la région en faveur des Arabes. Mais cette stratégie échouera», assure-t-il au téléphone depuis le «Rojava», le nom donné par les Kurdes aux régions qu’ils contrôlent dans le nord de la Syrie.
Alors que son aviation participe activement à la bataille d’Idlib, la Russie, elle aussi, se montre offusquée par l’annonce de la création de cette «force des frontières» américano-kurde. Les Kurdes sont toujours les grands absents du processus politique lancé par Moscou, en parallèle aux discussions sur la Syrie qui se tiennent à Genève. «Tout le monde a peur du Grand Sultan, y compris les Russes», se moque Saleh Muslim, en référence au président turc, pour expliquer cette absence. Le Temps (Suisse romande) – 15.01.2018.
Vice-Premier ministre turc: les USA forment en Syrie une «armée terroriste». Fustigeant l’initiative américaine de créer sur le sol syrien une nouvelle force frontalière, dont une bonne partie devrait être composée de Kurdes, le vice-Premier ministre turc Bekir Bozdag a mis en garde contre les conséquences de cette décision.
En constituant une nouvelle «Force de sécurité», les États-Unis forment en effet une «armée terroriste» dans le nord de la Syrie, estime le vice-Premier ministre turc Bekir Bozdag, dénonçant Washington «de jouer avec le feu». «Au lieu de s’unir avec la Turquie dans la lutte contre Daech, Washington dépêche à l’organisation terroriste YPG (les milices kurdes des Unités de protection populaire, ndlr) des milliers de poids lourds chargés d’armes et créent la soi-disant Force de sécurité à la frontière syrienne, c’est jouer avec le feu», a-t-il écrit sur compte Twitter. «Sous prétexte de lutte contre Daech, les États-Unis forment une armée terroriste en qualifiant cette dernière de «force de sécurité». Ce n’est pas une lutte contre Daech et le terrorisme, c’est leur soutien», ajoute le responsable turc. Et de poursuivre: «Face aux provocations de ce type qui mettent en péril la sécurité de notre pays et de notre région en général, la Turquie prendra des mesures nécessaires. Comme l’a dit notre Président, nous pouvons apparaître une nuit soudainement». Sputnik – 15.01.2018.
«La Turquie doit retirer ses troupes de Syrie». «La Turquie doit retirer ses troupes de Syrie. […] La présence de n’importe quelles bases militaires étrangères est inacceptable pour le gouvernement syrien. Ce sont une agression et une occupation, et nos démarches ultérieures seront fonction de ces décisions», a prévenu l’interlocuteur de l’agence, commentant la présence de bases militaires américaines sur le territoire syrien.
Évoquant les hésitations de l’ONU quant à sa participation au Congrès pour le dialogue national syrien à Sotchi, le vice-ministre des Affaires étrangères Faisal Mekdad a indiqué que cette situation n’était pas une surprise pour Damas, M.de Mistura n’étant pas «très actif dans la résolution de la crise syrienne». «À mon avis, les hésitations de l’envoyé spécial du Secrétaire général des Nations unies quant à sa participation au Congrès de Sotchi témoignent de son irresponsabilité, ce qui se trouve en contradiction avec son poste. Il doit en répondre devant la communauté internationale. Staffan de Mistura ne convient tout simplement pas pour le rôle de dirigeant du processus de règlement pacifique en Syrie», a estimé le diplomate. Et de rappeler que 1.500 Syriens, y compris des opposants, participeraient au Congrès de Sotchi. «Nous estimons que cette rencontre doit constituer le premier pas vers le retour de la sécurité et de la stabilité sur l’ensemble du territoire syrien», a souligné l’interlocuteur de Sputnik.
Il n’a pas non plus omis d’aborder la situation avec les Kurdes dans le nord-est de la Syrie. «Nous sommes un peuple uni qui s’est formé tout au long de millénaires de vie commune. Néanmoins, les États-Unis investissent dans les Forces démocratiques syriennes (FDS). Nous estimons que les Kurdes qui agissent dans les intérêts américains ouvrent les portes devant les forces turques», a poursuivi M. Mekdad. Et de déclarer que ceux qui intervenaient contre la Patrie et ses intérêts devenaient des acolytes des ennemis de la Syrie et du peuple syrien.
«La majorité des Kurdes sont patriotes de la Syrie. Il y a toutefois ceux qui prennent de l’argent d’autres États. Il va sans dire que nous ne pouvons les appeler ni Syriens ni patriotes. Nous devons régler toutes nos questions intérieures par nous-mêmes sans faire appel aux États-Unis», a tranché le vice-ministre syrien des Affaires étrangères. Sputnik – 15.01.2018.
Erdogan veut « tuer dans l’œuf » la force frontalière parrainée par Washington, notamment composée de combattants kurdes qu’Ankara considère comme « terroristes « . Le porte-parole du gouvernement turc, Bekir Bozdag, a accusé lundi les Etats-Unis de « jouer avec le feu » en constituant cette force frontalière.
Le président turc a affirmé que les forces armées turques étaient « prêtes » à lancer une opération « à tout moment » contre les bastions des YPG à Afrine et Manbij, dans le nord de la Syrie. « Les préparatifs sont terminés, l’opération peut commencer à tout moment », a affirmé M. Erdogan, ajoutant que « les opérations se poursuivraient jusqu’à ce qu’il ne reste plus un seul terroriste ». L’Orient – Le Jour – 15.01.2018.
2 – 7 – Relations avec les Etats-Unis –
Les bases américaines resteront dans la Syrie d’après-guerre pour bloquer l’axe irano-russe. La décision de maintenir les bases américaines présentes dans le nord de la Syrie après la défaite de l’EI pose, non seulement, un défi aux plans que Moscou a mis au point pour la Syrie, mais aussi une gifle en pleine face de Téhéran. C’est un retournement de la précédente politique de la Maison Blanche, conçue par les conseillers de Trump, et menée par le Général HR McMaster, du Conseil à la Sécurité Nationale, pour tenter et travailler au plus près avec le Président Vladimir Poutine au remodelage de la Syrie d’après-guerre.
Ils recommandaient la réduction progressive de troupes américaines dans le pays, à la suite du retrait d’autres troupes étrangères, en particulier de Gardiens de la Révolution iranienne, du Hezbollah et de diverses milices chiites irano-irakiennes et afghanes combattant pour le régime Assad. Cette approche, révèlent nos sources à Washington, s’est inversée à cause de certains événements considérables la semaine passée, et de façon la plus significative, l’arrivée d’armes iraniennes qui bouleversent complètement la donne de l’équilibre des forces, en Syrie, sans la moindre objection de la part de Moscou. Poutine n’en sortait pas comme partenaire de l’Amérique dans la future Syrie, mais plutôt comme un complice actif des stratagèmes de Téhéran pour s’établir de façon permanente en Syrie après la fin de cette guerre.
Des sources dans les renseignements militaires révèlent que les trois frappes aériennes d’Israël contre la base d’Al Qutaifah, à l’ouest de Damas visaient une seule et même cible. Les sources militaires américaines ont fait remarquer plus tard que quand un raid aérien se répète sur la même cible, c’est la preuve d’une détermination sans faille à éradiquer cette cible de la surface de la terre.
Ces mêmes sources pointent aussi du doigt le silence de la Russie quant à ces frappes aériennes israéliennes et ses conséquences, bien qu’elles aient été les plus lourdes qu’Israël ait menées depuis de nombreuses années.
La volte-face de Trump résolu à maintenir des troupes américaines au sol, où qu’elles se trouvent actuellement en Syrie (voir la carte), renvoie la Syrie au rôle d’arène centrale de dissension entre les Etats-Unis et la Russie, quant à l’alliance que forme celle-ci avec l’Iran et la Turquie. Jforum.fr – 12.01.2018.
2 – 8 – Relations avec la Russie –
Les drones contre les bases russes lancés depuis Idleb selon l’armée russe. « Il a été établi que les drones ont été lancés depuis la localité de Muazzara, située dans le sud-ouest de la zone de désescalade d’Idleb et contrôlée par des groupes armés de l’+opposition modérée+ », a précisé le ministère de la Défense cité par le journal Krasnaïa zvezda.
La province d’Idleb (nord-ouest), frontalière de la Turquie, est la seule à échapper entièrement au contrôle de Damas. Elle est dominée par l’ex-branche syrienne d’el-Qaëda (ex-Front Al-Nosra). Elle est actuellement la cible d’une offensive du régime qui provoque des tensions entre la Russie et l’Iran, alliés de Bachar el-Assad, et la Turquie qui soutient les rebelles, à moins de trois semaines d’une réunion de paix organisée à l’initiative de ces pays dans la station balnéaire russe de Sotchi.
A la suite de l’attaque, le ministère russe de la Défense s’est adressé au chef de l’état-major et au dirigeant du service de renseignements turc, en soulignant « la nécessité du respect par Ankara de ses obligations visant à assurer le cessez-le-feu dans la zone de désescalade d’Idleb » et appelant la Turquie à « empêcher des attaques similaires de drones », selon Krasnaïa zvezda. L’Orient – Le Jour – 10.01.2018.
L’armée russe s’inquiète de la menace des drones après une attaque en Syrie. Dix « drones chargés d’explosifs » avaient attaqué dans la nuit du 5 au 6 janvier la base aérienne russe de Hmeimim alors que trois autres avaient attaqué celle de la Flotte russe à Tartous, en Syrie, sans faire de victimes ni de dégâts, selon le ministère de la Défense.
« Une menace réelle est apparue avec l’utilisation des drones à des fins terroristes dans n’importe quel coin du monde », s’est alarmé jeudi le général Alexandre Novikov, de l’état-major russe, lors d’une conférence de presse. « Jusqu’ici, les drones avaient essentiellement été utilisés par des combattants pour un renseignement aérien », a-t-il souligné. Selon lui, chaque drone ayant participé à l’attaque contre les bases russes portait 10 engins explosifs, d’un poids de 400 grammes chacun et remplis de bouts de métal. Cette attaque intervient alors que l’armée russe, engagée en soutien au régime syrien depuis septembre 2015, vient d’achever un retrait partiel.
Malgré une apparence d’assemblage amateur sur les images diffusées par l’armée russe, ses responsables ont assuré que les drones utilisés n’avaient pu être fabriqués « dans des conditions artisanales ». Ils ont cité d’une part l’explosif utilisé, le tétranitrate de pentaérythritol ou PETN, l’un des plus puissants au monde et d’autre part les compétences nécessaires, le général Novikov estimant qu’ils avaient été « développés (…) avec la participation de spécialistes formés dans les pays qui fabriquent et utilisent les drones ». « Le fait que les combattants ont reçu les technologies d’assemblage et de programmation des drones depuis l’étranger témoigne que l’ampleur de cette menace ne se limite pas aux frontières de la Syrie », a souligné le porte-parole de l’armée Igor Konachenkov, appelant à accorder au niveau international « la plus grande attention dès aujourd’hui à la neutralisation de ces menaces ». L’Orient – Le Jour – 11.01.2018.
Drones: la Turquie « n’a rien à voir » avec l’attaque en Syrie, affirme Poutine. « Je suis convaincu que les militaires et les autorités turcs n’ont rien à voir avec cela », a déclaré M. Poutine, lors d’une rencontre avec les rédacteurs en chef des médias russes, en précisant qu’il venait de s’entretenir au téléphone sur ce sujet avec le président turc Recep Tayyip Erdogan.
Vladimir Poutine a qualifié l’attaque de drones de « provocation visant à saper les accords atteints » entre Moscou, Ankara et Téhéran, qui parrainent le processus de paix en Syrie, et à « détruire les relations » de la Russie avec l’Iran et la Turquie. « Nous allons continuer de renforcer notre partenariat avec la Turquie », a-t-il assuré, notamment en vue de l’organisation du Congrès du dialogue national syrien qui doit réunir fin janvier les rebelles et le régime syriens dans la station balnéaire russe de Sotchi. « Une délégation russe s’est par ailleurs rendue jeudi à Damas pour des pourparlers avec les autorités syriennes dans le cadre des préparatifs de ce Congrès visant à trouver une issue au conflit syrien qui a fait plus de 340.000 morts depuis 2011 », a-t-il ajouté.
Pour leur part, les militaires et les services spéciaux russes et turcs vont « renforcer la coordination de leurs efforts pour une lutte efficace contre les groupes terroristes en Syrie », selon un communiqué du Kremlin, publié à l’issue de l’entretien téléphonique entre MM. Poutine et Erdogan. L’Orient – Le Jour – 11.01.2018.
Moscou accuse Washington de bloquer l’aide humanitaire dans une région «de facto occupée» en Syrie. Le 12 janvier, le ministère russe des Affaires étrangères a exigé que toutes les restrictions à l’accès des convois humanitaires au camp de réfugiés syrien de Rukban, situé dans la région d’al-Tanf, soient levées. Moscou a souligné «la nécessité de respecter la souveraineté, l’intégrité territoriale et l’indépendance de la Syrie», afin de permettre l’application du droit humanitaire international et l’acheminement des biens de première nécessité sur place.
Situé dans la région d’al-Tanf, dont la diplomatie russe a estimé qu’elle était «de facto occupée par les forces armées américaines», le camp de réfugiés de Rukban échappe au contrôle du gouvernement syrien – une situation condamnée par la Russie. «L’entraînement de combattants armés issus de groupes illégaux se poursuit dans les positions tenues par les Etats-Unis dans la région», a souligné le ministère dans un communiqué.
Par le passé, le ministère russe de la Défense avait déjà accusé l’armée américaine d’entraîner des combattants dans la région d’al-Tanf, y compris des djihadistes de l’EI. Moscou avait en outre fait part de ses préoccupations après avoir constaté que plusieurs attaques avaient été conduites par ces derniers depuis cette zone.
Environ 60 000 réfugiés syriens vivent actuellement dans des conditions extrêmement précaires à l’intérieur du camp de Rukban. Manque de nourriture, de dispositifs sanitaires ou d’aide médicale… Un premier convoi humanitaire arrivé de Jordanie avait déjà pu accéder au camp le 8 janvier dernier, mais la «frontière» érigée par les Etats-Unis demeure «hermétiquement close», selon Moscou, empêchant ainsi les convois des Nations unies d’accéder au camp.
L’armée américaine «porte l’entière responsabilité» de la situation humanitaire dans la région d’al-Tanf aux yeux de Moscou. De son côté, Washington assure que ses troupes ne maintiennent leur présence sur les lieux que pour combattre le terrorisme. Une affirmation jugée «non-convaincante» par la Russie. RT en français – 12.01.2018.
Poutine examine avec le Conseil de sécurité russe le règlement de de la crise en Syrie et des préparatifs de la conférence du dialogue national syrien, prévue à Sotchi. Cité par l’agence de presse russe « Sputnik », le porte-parole du président russe, Dmitri Peskov, a indiqué que la réunion avait porté sur le règlement politique de la crise en Syrie et les préparatifs de la conférence du dialogue national syrien, prévue à Sotchi, ainsi que la situation dans les zones de désescalade. SANA – 14.01.2018.
2 – 9 – Relations avec l’Irak –
La milice irakienne renforce les lignes de défense à la frontière syrienne. Des ingénieurs militaires de la milice irakienne ont entamé la réparation d’ouvrages de fortification à la frontière syrienne pour protéger leur pays de l’intervention de terroristes de Daech, lit-on sur le site Web de la milice. Il s’agit d’un tronçon de 120 km, selon le directeur Zulfiqar al-Aridi, directeur technique de l’unité d’ingénierie de la milice.
Les ingénieurs militaires ont renforcé les points d’appui, les postes de contrôle de la milice et d’autres formations armées de la région frontalière afin d’empêcher l’intervention de terroristes de Daech.
Début décembre, le Premier ministre irakien Haïdar al-Abadi a annoncé la victoire finale dans la guerre contre Daech et la reprise de l’intégralité de la frontière avec la Syrie. Selon la coalition internationale menée par les États-Unis, un millier de terroristes de Daech restent encore en Syrie et en Irak. Sputnik – 03.01.2018.
2 – 10 – Relations avec Israël –
Bombardements israéliens. L’armée israélienne a mené dans la nuit plusieurs frappes aériennes et des tirs de missiles en Syrie, entraînant notamment des dégâts matériels « près d’une position militaire », a indiqué mardi un communiqué de l’armée syrienne. L’armée de Damas assure avoir « touché » un avion israélien sans autre précision. Le communiqué ne donne pas non plus des indications sur la cible des bombardements israéliens qui se sont produits à trois reprises cette nuit.
L’aviation israélienne a tiré « plusieurs roquettes » en direction de la région de Qoutayfé, au nord-est de Damas et l’armée syrienne a « riposté » à l’assaut, « touchant un des avions », selon le communiqué syrien. L’Etat hébreu a tiré deux missiles sol-sol depuis le Golan occupé, mais l’armée syrienne les a interceptés, selon le communiqué. L’aviation israélienne a également tiré « quatre roquettes ». Une a été détruite par la défense anti-aérienne syrienne, mais « le reste est tombé près d’une position militaire, causant des pertes matérielles », selon le texte. Le Figaro.fr avec AFP – 09.01.2018.
2 – 11 – Relations avec le Vatican –
Le pape demande aux Européens d’intégrer les réfugiés avec leur identité religieuse, dans un long discours aux diplomates accrédités auprès du Saint-Siège.
L’arrivée des migrants doit pousser l’Europe « à redécouvrir son patrimoine culturel et religieux propre, de sorte que, reprenant conscience de ses valeurs sur lesquelles elle s’est édifiée, elle puisse en même temps maintenir vivante sa tradition et continuer à être un lieu accueillant, annonciateur de paix et de développement », a souhaité le pape argentin. Et pour lui, « la construction de sociétés inclusives exige comme condition une compréhension intégrale de la personne humaine, qui peut se sentir vraiment accueillie quand elle est reconnue et acceptée dans toutes les dimensions qui constituent son identité, y compris religieuse ».
Le souverain pontife a rappelé au passage que la Déclaration universelle des droits de l’Homme comprenait « le droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion, qui inclut le droit à la liberté de changer de religion ». « On sait malheureusement combien le droit à la liberté de religion est souvent violé et la religion devient souvent soit l’occasion de justifier idéologiquement de nouvelles formes d’extrémisme, soit un prétexte à l’exclusion sociale, voire à des formes de persécutions de croyants », a-t-il noté.
Le pape a souligné que migrants et réfugiés mettaient le cap vers l’Europe pour y trouver « paix et sécurité », « fruit d’un long cheminement né des idéaux des pères fondateurs du projet européen après la Seconde guerre mondiale ». « L’Europe doit être fière de ce patrimoine, fondé sur certains principes et sur une vision de l’homme qui plonge ses bases dans son histoire millénaire, inspirée par la conception chrétienne de la personne humaine », a insisté le pape François.
Rendant hommage aux efforts d’accueil de la Grèce et de l’Allemagne, le pape a aussi exprimé une « gratitude spéciale » à l’Italie pour ses « exemples positifs d’intégration ». A deux mois des élections législatives italiennes du 4 mars, il a toutefois émis le vœu que les difficultés économiques persistantes du pays ne conduisent pas à « des fermetures » à l’avenir. L’Express avec AFP – 08.01.2018.
3 – Discussions entre pays au sujet de la Syrie –
Turquie : tensions avec Washington au sujet de la Syrie : le chef de la diplomatie turque a souligné ne pas vouloir se détacher des liens avec les Etats-Unis. « Je suis convaincu que le président Trump comprend l’importance de la Turquie dans la région, et aussi vis-à-vis des Etats-Unis ». Prudent quant à ses paroles sur l’armement par Washington de milices syriennes kurdes combattant l’EI, il a refusé toute critique directe du président américain sur ce sujet, note l’agence DPA. « Le président Trump était contre l’idée de donner des armes aux YPG (Unités de protection du peuple kurde, NDLR) », postule-t-il. « Le problème est que le département d’Etat dit une chose, le Pentagone en dit une autre. La divergence de vues entre les différents départements américains, c’est là que se situe le problème ». RTL Info- 02.01.2018.
Macron, Erdogan : Divergences sur le règlement du dossier syrien. La Syrie a été longuement abordée selon Emmanuel Macron qui a déclaré avoir perçu « une communauté de vues et d’intérêts stratégiques, la volonté de construire la paix et la stabilité de la Syrie, et la nécessité d’amorcer une transition rapide. » Comme il l’avait laissé entendre avant la rencontre avec le chef d’Etat turque, il a estimé que le processus d’Astana qui réunit la Turquie, la Russie et l’Iran ne suffisait pas pour construire la paix et que ce serait au peuple syrien de s’exprimer librement. Par cette formule il a inclus ceux qui avaient fui la Syrie pour fuir Daech ou Bachar el-Assad. Il a toutefois rappelé que contrairement à son prédécesseur, « l’éradication de Bachar el-Assad n’est pas un préalable » à la discussion. Europe 1 – 05.01.2018.
Ankara appelle la Russie et l’Iran à «assumer leurs responsabilités». « L’Iran et la Russie doivent assumer leurs responsabilités en Syrie », a affirmé le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu à l’agence de presse étatique turque Anadolu. « Si vous êtes les parrains, ce qui est le cas, vous devez stopper le régime. Il ne s’agit pas là d’une simple attaque aérienne, le régime a d’autres intentions et il est en train d’avancer dans Idleb », a ajouté M. Cavusoglu.
Le régime syrien mène depuis le 25 décembre une offensive pour reconquérir le sud-est d’Idleb, seule province qui échappe entièrement à son contrôle et est aujourd’hui dominée par Hayat Tahrir al-Cham, un groupe djihadiste dominé par l’ex-branche locale d’Al-Qaïda. La province d’Idleb est frontalière de la Turquie, qui redoute un afflux de réfugiés sur son territoire si l’offensive du régime syrien devait s’amplifier. M. Cavusoglu a affirmé que la présence de groupes considérés comme « terroristes » à Idleb ne saurait justifier des frappes à grande échelle sur l’ensemble de la province, accusant le régime syrien de viser les rebelles modérés soutenus par Ankara. « Si des groupes terroristes s’y trouvent, ils doivent être identifiés et localisés. Des opérations doivent être menées de manière prudente à l’aide de moyens technologiques », a poursuivi M. Cavusoglu.
La Turquie avait déployé des troupes dans la province d’Idleb pour y installer des postes d’observation dans le cadre de la création de « zones de désescalade » négociées par Moscou, Ankara et Téhéran. Selon M. Cavusoglu, le président turc Recep Tayyip Erdogan pourrait appeler son homologue russe Vladimir Poutine, « si cela est nécessaire », pour l’exhorter à intervenir auprès de Damas. « Nous ne pouvons pas fermer les yeux. Nous avons fourni tant d’efforts, nous ne pouvons pas tout gâcher », a-t-il ajouté. Le ministère turc des Affaires étrangères avait déjà convoqué mardi les ambassadeurs d’Iran et de Russie à Ankara pour leur faire part de sa « gêne » face à l’offensive menée par le régime syrien à Idleb. Le Figaro.fr avec AFP – 10.01.2018.
Erdogan demande à Poutine de stopper les attaques à Idleb. Recep Tayyip Edorgan a demandé jeudi par téléphone à Vladimir Poutine d’intervenir pour mettre fin aux offensives de l’armée syrienne dans la province d’Idleb et la Ghouta orientale, une condition indispensable selon lui à la réussite du processus d’Astana, a-t-on appris de sources proches du président turc. L’Orient – Le Jour – 11.01.2018.
4- Réunions –
4 – 1 – Réunion sur la Syrie en février en Turquie élargie aux Européens et pays de la région. Paris et Ankara ont annoncé vendredi vouloir travailler à une solution politique de la crise syrienne, avec comme prochaine étape une réunion de ministres des Affaires étrangères en février en Turquie.
« La Turquie a pris l’initiative (de cette réunion) en février », s’est félicité le président français Emmanuel Macron à l’issue d’un entretien avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan à Paris.
La Turquie – par ailleurs engagée dans le processus d’Astana avec la Russie et l’Iran – réunira les chefs de la diplomatie du groupe dit des « pays affinitaires », associant pays occidentaux et de la région.
« J’ai pu percevoir une communauté de vues et d’intérêts stratégiques (…) et je souhaite que nous puissions ensemble œuvrer pour apporter une solution utile et durable à la Syrie », a ajouté le président français. Plus prudent, le président Erdogan, qui demeure engagé dans le processus d’Astana de désescalade militaire doublé d’un processus politique à Sotchi (Russie), a relevé qu' »à la suite de cette réunion, nous pourrons voir comment nous pouvons progresser dans ce dossier ».
Pour le président Macron, qui souhaite impliquer plus la France dans le règlement du conflit, les processus d’Astana et de Sotchi sont « biaisés sur le plan politique » par la position de la Russie et de l’Iran. « Leur intérêt est plus de construire leur influence, leur puissance ou leurs propres compromis bilatéraux avec la Syrie plutôt que de construire une vraie stabilité inclusive donc il faut associer d’autres puissances de la région et nous assurer que toutes les sensibilités, toutes les oppositions (syriennes) sont bien représentées », a insisté le président français.
Pour M. Erdogan toutefois, les processus d’Astana et Sotchi ne sont pas des « processus alternatifs » mais bien « complémentaires » des négociations de Genève sous l’égide de l’ONU.
Le président turc a par ailleurs demandé à la coalition militaire emmenée par les Etats-Unis et associant la France de cesser de soutenir les Kurdes syriens qui ont reconquis une partie des territoires contrôlés par le groupe EI mais qu’Ankara perçoit comme un prolongement de sa bête noire, le mouvement séparatiste kurde turc PKK, et comme une organisation terroriste.
Le groupe des pays affinitaires réunit les Etats-Unis, la France, l’Allemagne, le Royaume Uni, l’Italie, la Turquie, l’Arabie saoudite, les Emirats, la Jordanie, le Qatar et l’Union européenne. L’Orient – Le Jour – 05.01.2018.
4 – 2 – Sotchi et Genève : la suite – Les autorités turques ont convoqué mardi soir les ambassadeurs de Russie et d’Iran à Ankara pour communiquer leur «gêne» face à ce qu’elles considèrent comme une offensive contre des rebelles islamistes sous couvert de lutte contre le terrorisme.
Ces tensions surviennent alors que le président russe Vladimir Poutine espère réunir toutes les parties du conflit les 29 et 30 janvier dans la station balnéaire de Sotchi, pour trouver une issue au conflit qui a fait plus de
340 000 morts depuis 2011. Et selon l’opposition syrienne, un nouveau round de discussions sous l’égide de l’ONU est en outre prévu à Genève à partir du 21 janvier. 24 Heures (Suisse) – 11.01.2018.
5 – Aides de ressortissants étrangers aux djihadistes –
Arrêtées en Syrie, deux Françaises de Daech écrivent à Emmanuel Macron. Selon nos informations une dizaine de femmes avec leurs enfants sont actuellement dans des camps de réfugiés gérés par les Kurdes. Toutes avaient rejoints Daech il y a plusieurs mois, voire plusieurs années. Ces femmes ont été arrêtées avec leurs enfants, en majorité en bas âge. Deux d’entre elles ont fait parvenir une lettre adressée à Emmanuel Macron.
Cette lettre est écrite sur une feuille froissée arrachée dans un vieux cahier d’écolier, trouvé dans le camp de réfugiés où elles vivent actuellement. L’une d’elle a quitté la France en 2015, elle aurait tenté à plusieurs reprises de quitter Daech avant d’être arrêtée par les forces arabo-kurdes. Avec une autre française, elle assure avoir ouvert les yeux sur l’idéologie de Daech.
Ces deux jeunes mères de familles demandent à Emmanuel Macron à être rapatriées en France où elles sont prêtes « à assumer leurs actes », comme elles l’assurent dans leur lettre. Marie Dosé est l’avocate de l’une de ces françaises: « Elle est prête à répondre à la justice, aux questions qui lui seront posées. Donc ce qu’elle veut, c’est être jugée en France et elle doit être jugée en France parce qu’elle est Française. Ces deux enfants n’ont pas à porter la responsabilité de ce qu’il s’est passé dans l’endroit où ils sont nés et où ils ont grandi. » Toutes les femmes étrangères de Daesh arrêtées sont réunies dans une partie de ces camps. Elles sont évidemment surveillées. Mais selon nos informations, elles n’ont rencontré aucun représentant des autorités françaises. Elles n’ont pas été interrogées par d’autres services de renseignements. Et pourtant, elles ont vécu pour la plupart pendant plusieurs années au cœur de Daech.
Début novembre, depuis Abu Dhabi aux Emirats arabe unis, Emmanuel Macron s’est exprimé sur le sort de ces femmes et de leurs enfants arrêtées. Le président de la République avait assuré que chaque dossier serait étudié au « cas par cas ». Celles arrêtées en Irak seront jugées par les tribunaux irakiens où un système judiciaire fonctionne.
Mais le président de la République est resté très vague sur l’avenir des Françaises arrêtées par les forces kurdes en Syrie. Et pour cause, le Kurdistan syrien où elles se trouvent n’est pas un état reconnu, pourtant les Kurdes doivent gérer ces Françaises et Français de Daech. Mais aussi, des dizaines d’autres étrangers membres de l’organisation de terroriste arrêtés ces derniers mois. BFM TV – 02.01.2018.
Femmes et enfants de djihadistes détenus en Syrie: les Kurdes prêts à s' »arranger » avec Paris, pour qu’elles puissent être jugées en France ou en Syrie, a déclaré jeudi à l’AFP leur représentant en France. « Nos institutions collaborent avec la France dans la lutte antiterroriste » et « dans le cadre de la coalition internationale anti Daech, dont la France fait activement partie », a expliqué Khaled Issa, représentant de la fédération kurde syrienne (Rojava) qui contrôle une partie du nord et du nord-est de la Syrie repris depuis deux ans aux groupes djihadistes. « Dans le cadre de cette coopération, on peut résoudre tous les problèmes », dont « le sort réservé aux terroristes capturés par nos services et nos forces », a-t-il ajouté.
D’après une source proche du dossier en France, une trentaine de membres de la nébuleuse djihadiste française, hommes et femmes, accompagnés de plusieurs dizaines d’enfants, ont été arrêtés en Syrie et Irak, dont la grande majorité par les forces kurdes en Syrie. Les Français arrêtés par les Kurdes peuvent être jugés par les institutions kurdes – qui contrôlent les territoires où ils sont accusés d’avoir commis une majorité de crimes et délits – ou par le pays dont ils ont la nationalité, c’est-à-dire la France, selon M. Issa.
Les Kurdes contrôlent actuellement 28% du territoire syrien, dont la région de Raqqa, ancienne capitale du groupe EI qui avait attiré nombre de djihadistes français, contre 55% au régime Assad. « Avec la France, un pays allié, on peut trouver une entente qui arrange au mieux, sachant que la priorité est que ces terroristes doivent rendre compte de leurs crimes », a ajouté M. Issa.
L’une des solutions pourrait être un transfert à la France de prisonniers capturés par les Kurdes, comme le Rojava l’a fait il y a quelques mois dans le cadre d’une convention avec la Tchétchénie, a-t-il souligné.
Les Kurdes syriens n’ont à ce stade pas encore jugé de ressortissants étrangers djihadistes présumés, a-t-il précisé. « Une fois l’instruction terminée (…) on va voir le sort réservé à ces terroristes en fonction de l’entente avec l’État allié » concerné. Au fil des combats menés depuis un an pour la reconquête, appuyée par les Occidentaux, des territoires djihadistes, les forces kurdes syriennes ont « capturé 1.300 terroristes », locaux ou étrangers, a-t-il indiqué, sans vouloir préciser le nombre de ressortissants par pays « parce que les combats ne sont pas terminés et les dossiers sont encore à l’instruction ». L’Orient – Le Jour – 04.01.2018.
Les djihadistes françaises seront jugées en Syrie « si leurs droits sont assurés ». Le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a fait savoir sur RMC et BFMTV que l’exécutif n’a pas l’intention de rapatrier coûte que coûte les djihadistes sur le territoire.
Les femmes djihadistes françaises arrêtées dans le « Kurdistan syrien » seront « jugées là-bas » si les « institutions judiciaires sont en capacité d’assurer un procès équitable » avec des « droits de la défense respectés », a déclaré jeudi le porte-parole du gouvernement français, Benjamin Griveaux.
Si « dans la partie kurde de la Syrie, dans le Kurdistan syrien », « il y a des institutions judiciaires qui sont en capacité d’assurer un procès équitable avec des droits de la défense assurés, elles seront jugées la bas », a déclaré Benjamin Griveaux sur RMC et BFMTV. « Quel que soit le crime qui ait été commis, même le plus abject, il faut que la défense puisse être assurée pour des ressortissants français à l’étranger ». « Il faut en avoir l’assurance », a également déclaré le porte-parole du gouvernement.
Emilie König, figure de la mouvance djihadiste française détenue par les forces kurdes en Syrie, demande son rapatriement aux autorités françaises, « qui ont l’obligation de la juger », selon son avocat. Évoquant son cas ainsi que celui d’autres Françaises dans des circonstances similaires, Benjamin Griveaux a indiqué: « Ce sont les informations à l’heure actuelle dont on dispose: qu’elles ont été arrêtées, et a priori qu’elles ne se sont pas rendues d’elles-mêmes, qu’elles ont été arrêtées en combattant », a indiqué le ministre.
Mercredi l’avocat d’Emilie König avait fait valoir qu’elle « est la mère de trois enfants français » et que « tout doit être mis en œuvre pour faciliter leur rapatriement, conformément aux engagements internationaux de la France ». Elle « se tient à la disposition de la justice (…) dans un esprit de coopération », avait-il ajouté, appelant les autorités françaises et kurdes « à faciliter l’exécution de son mandat d’arrêt », selon l’avocat Bruno Vinay.
La jeune femme de 33 ans est réclamée par la justice française depuis 2015 dans le cadre d’une enquête liée à la filière dite « de Nîmes » (Gard). Arrêtée début décembre, cette propagandiste et recruteuse notoire se trouve détenue dans un camp kurde en Syrie avec son garçon de 4 ans et ses jumelles d’un an, en compagnie d’autres femmes françaises.
D’après une source proche du dossier, une trentaine de djihadistes français ont été arrêtés par les forces kurdes et les Irakiens. Le cas des femmes et de leurs enfants est le plus épineux. L’Express.fr avec AFP – 04.01.2018.
Djihadistes français en Syrie: la France n’ira « pas nécessairement les chercher », selon la ministre de la Justice Nicole Belloubet. « Nous prendrons en charge toutes les personnes qui reviendront sur le territoire français. Pour autant nous n’irons pas nécessairement les chercher là où elles sont », a déclaré la Garde des Sceaux dans un entretien à la radio RMC et à BFMTV.
Au moins deux Françaises, actuellement détenues en Syrie avec leurs enfants, demandent à être rapatriées et jugées en France pour avoir rejoint les djihadistes du groupe EI. L’une d’elles, Emilie König, propagandiste et recruteuse notoire de l’EI, a fait savoir mercredi par son avocat qu’elle se tenait « à la disposition de la justice française », qui la réclame depuis 2015. « Cette personne comme d’autres Français (…) sont allés en Syrie pour conduire généralement des actions terroristes », a estimé la ministre, répétant que si les autorités locales pouvaient « offrir un certain nombre de garanties en termes de traduction » et « d’accès à un avocat », elles pourraient être jugées sur place, et le cas échéant, pourraient bénéficier de « la protection consulaire » ou d’une aide d’organisations humanitaires comme la Croix-Rouge.
Quid du Kurdistan syrien qui ne dispose pas d’institutions reconnues par la France? « Il n’y a pas d’Etat que nous reconnaissons, mais il y a des autorités locales et nous pouvons admettre que ces autorités locales puissent éventuellement procéder à des opérations de jugement », a estimé Mme Belloubet. Quant aux enfants de ces djihadistes et dont la situation est gérée par le Quai d’Orsay, ils peuvent « tout à fait » être rapatriés, notamment s’ils ont moins de huit ans, selon la ministre. Fin novembre, le chef de l’Unité de coordination de la lutte antiterroriste (Uclat), Loïc Garnier, avait estimé que les enfants de plus de six ans ayant vécu « dans un univers de violence » seraient « bien difficiles à récupérer ».
Interrogé par l’AFP, le porte-parole du Comité international de la Croix Rouge en France, Frédéric Joli, a déclaré que l’ONG travaillait avec les autorités kurdes syriennes dans le cadre de ses missions habituelles d’assistance aux détenus.
« Ce qui est important, c’est de savoir ce qu’on leur reproche pour pouvoir les détenir, si ce qu’on leur reproche justifie la détention, puis s’assurer qu’ils seront jugés de façon équitable », a-t-il expliqué.
Jusqu’à présent, le gouvernement s’est borné à dire qu’il se prononcerait « au cas par cas » pour les Français détenus en Syrie. D’après une source proche du dossier en France, une quarantaine de djihadistes français adultes, autant d’hommes que de femmes, accompagnés d’une vingtaine d’enfants, ont été arrêtés en Syrie et Irak, dont la grande majorité par les forces kurdes en Syrie.
Par ailleurs, alors que le gouvernement doit annoncer ces prochaines semaines un plan de lutte contre la radicalisation, Mme Belloubet a confirmé jeudi lors d’une visite de la prison de Fleury-Mérogis (Essonne) que tous les détenus emprisonnés pour des faits en lien avec le terrorisme ou repérés en détention pour radicalisation passeraient par des quartiers d’évaluation de la radicalisation (QER). Trois QER sont opérationnels en région parisienne (à Fleury, Fresnes et Osny) et trois autres vont ouvrir en région. Les détenus y restent quatre mois, avant d’être envoyés soit dans un quartier de regroupement des détenus prosélytes (Lille), soit placés temporairement à l’isolement, soit en détention ordinaire avec un suivi particulier par un binôme éducateur/psychologue.
Au 1er décembre 2017, les prisons françaises comptaient 1.150 détenus suivis pour radicalisation et 505 détenus incarcérés (prévenus ou condamnés) pour des faits de terrorisme. L’Orient – Le Jour – 05.01.2018.
Belgique : la N-VA opposée au retour des ex-combattants d’Irak et de Syrie. La N-VA s’est déclarée vendredi opposée au retour en Belgique de combattants ayant rallié les rangs de l’EI en Syrie et en Irak.
Par la voix de son député Koen Metsu, elle a affirmé sa préférence pour qu’ils soient jugés dans le pays où ils ont éventuellement commis des crimes. M. Metsu, qui a présidé la commission d’enquête de la Chambre sur les attentats du 22 mars 2016, a ajouté que la Belgique « devait faire attention avec les ballons d’essais lancés par d’ex-combattants en Syrie qui se présentent comme s’ils n’avaient été que des travailleurs humanitaires en zone terroriste ou de guerre ». « Nous avons mis en garde », a-t-il ajouté.
Le député nationaliste s’exprimait à la suite de révélations sur le rôle joué en Irak par un djihadiste originaire de Verviers, Tarik Jadaoun, alias « Abou Hamza Al-Belgiki » et lié au groupe terroriste Etat islamique (EI). Emprisonné en Irak, il avait réfuté le mois dernier dans une interview accordée à la VRT être un dirigeant de Daech (l’acronyme arabe de l’EI), se présentant plutôt comme un suiveur qui a simplement choisi le mauvais camp et se disant prêt à collaborer avec les services de sécurité belges, si à tout le moins ils lui évitent la peine de mort. Selon le journal ‘Het Laatste Nieuws’ de vendredi, Tarik Jadaoun a toutefois montré un autre visage aux Américains qui l’ont entendu en Irak. Il a reconnu son implication directe dans plusieurs attentats – dont au moins deux ont fait des morts en Europe – et qu’il s’était porté volontaire pour ces bains de sang. LaLibre.be – 05.01.2018.
Les Français arrêtés en Syrie et Irak doivent être jugés en France, et non sur place comme l’estime le gouvernement français, a souligné lundi la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH).
Le gouvernement français «vient d’annoncer que les personnes arrêtées par les forces kurdes de Syrie seraient jugées sur place si +les institutions judiciaires sont en capacité d’assurer un procès équitable+», rappelle l’ONG dans un communiqué signé avec la Ligue des droits de l’Homme (LDH) française. Paris a estimé la semaine dernière que les Français de la nébuleuse djihadiste capturés en Irak et en Syrie devaient être jugés dans ces pays dès que les conditions le permettraient, après que deux Françaises détenues en Syrie lui ont demandé de pouvoir être jugées dans l’Hexagone, avec leurs enfants près d’elles.
Or aucun des Etats ou territoires concernés n’a la «capacité» de leur «assurer un procès équitable», estiment la FIDH et la LDH, que ce soit au Kurdistan syrien qui «n’est pas un Etat et ne dispose pas de système judiciaire», dans le reste de la Syrie «en proie à un conflit meurtrier depuis près de sept ans» et dont le «système judiciaire est entre les mains de Bachar El Assad», ou en Irak «où la peine de mort est toujours en vigueur». «L’Etat de droit exige, notamment, que chacun puisse être jugé par un tribunal indépendant et impartial où les droits de la défense sont respectés», ajoutent-elles.
«Ces Français qui, par ailleurs, font, pour la plupart, l’objet de poursuites en France à l’initiative du parquet antiterroriste, doivent effectivement bénéficier d’un procès équitable quels que soient les faits qui leurs sont reprochés», martèlent les deux organisations. «La France ne saurait, quelle que soit la gravité des faits reprochés aux intéressés, s’exonérer de ses obligations en ce domaine».
La FIDH, qui «défend les droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels tels que définis dans la Déclaration universelle des droits de l’Homme», regroupe 184 organisations de défense des droits humains dans 112 pays. Libération – 08.01.2018.
Peu de combattants d’Irak et de Syrie sont rentrés en Belgique. L’an dernier, selon des données qui courent jusqu’au 15 novembre, à peine cinq combattants belges de Syrie ou d’Irak sont effectivement revenus en Belgique, rapportent L’Echo et De Tijd jeudi. Certains d’entre eux étaient déjà détenus en prison en Turquie depuis 2016, selon le ministre de l’Intérieur, Jan Jambon (N-VA).
Si les services de sécurité redoutaient un retour massif de combattants depuis les territoires en guerre, celui-ci n’a pas eu lieu et ne devrait, selon toute vraisemblance, pas avoir lieu dans un avenir proche. Selon l’Ocam, l’Organe de coordination pour l’analyse de la menace, tout au plus 150 combattants belges sont actuellement susceptibles de rentrer de Syrie ou d’Irak, mais cette perspective est jugée très improbable. « Pour l’instant, nous n’assistons qu’à un retour au compte-gouttes », indique le ministre Jan Jambon, tout en précisant que les retours dans un avenir proche sont « impossibles à prédire ». L’an dernier, une cellule composée de responsables de la police et des services de renseignement a été créée par la Belgique en Turquie, pour intercepter tous les combattants belges. Elle n’a eu que 7 dossiers à traiter jusqu’à présent. 7 sur 7 – 11.01.2018.
En Irak et Syrie, « souhait légitime » des autorités de juger les djihadistes français. La ministre des Armées Florence Parly confirme la volonté du gouvernement de laisser les autorités locales en Irak et en Syrie juger les djihadistes français du groupe EI arrêtés sur place, dans un entretien à paraître lundi dans Libération. « Dans l’examen des situations, l’intérêt de l’autorité judiciaire française est pris en compte. Mais beaucoup de ces personnes détenues sur ces théâtres continuent d’affirmer leur volonté de rentrer pour poursuivre le combat en France. Aussi, le souhait légitime des autorités locales de juger les crimes commis sur leur territoire ne saurait être négligé », déclare-t-elle au quotidien.
« Pour la Syrie, la situation est complexe car nous n’avons pas de relations diplomatiques avec ce pays (…) Dans la partie tenue par les Kurdes, les autorités locales se prononceront sur la responsabilité éventuelle des ressortissants français concernant les crimes ou délits commis sur ce territoire », affirme la ministre. En Irak, « la situation est plus simple : c’est un Etat qui dispose d’institutions et avec lequel nous avons d’étroites relations », dit-elle.
Quid de l’existence de la peine de mort en Irak? « La France est par principe opposée à la peine de mort. Dans le monde entier, des ressortissants français, qui ne sont pas des terroristes, risquent la peine capitale s’ils commettent des crimes dans les pays où ils se trouvent et qui l’appliquent. Le réseau diplomatique leur porte l’assistance due à tout citoyen français, mais chaque pays a des règles », rétorque Florence Parly.
Ses propos font écho à ceux de la ministre de la Justice Nicole Belloubet, qui affirmait début janvier que la France n’irait « pas nécessairement chercher » les djihadistes français détenus en Syrie ou en Irak et qui demandent à être rapatriés pour être jugés.
« Au Levant, de 500 à 600 personnes sont présentes, 300 environ seraient décédées », selon Mme Parly, qui évoque « moins de 20 » cas de retours en France « en 2017 ». Par ailleurs, Paris n’observe « pas de basculement massif vers d’autres pays » de djihadistes français partis combattre en Irak ou en Syrie, « mais il ne faut pas exclure des fuites individuelles », souligne-t-elle. « Pour les enfants, certaines femmes arrêtées ont demandé qu’ils soient rapatriés en France. Une cinquantaine d’enfants sont déjà rentrés, dont la moitié ont moins de 5 ans. Tous sont pris en charge par la justice et placés dans des familles d’accueil ou chez des proches », précise la ministre. L’Orient – Le Jour – 14.01.2018.