Dans un fil publié sur Twitter le 27 mai 2019, le journaliste Samer Daboul, basé à Idlib, a interviewé un combattant du Jabhat al-Wataniya lil-Tahrir qui a participé à la bataille de Kafr Nabudah contre les forces de Bachar Al-Assad. Corentin Souriya-Houriya a traduit cette interview et nous a autorisé la reproduire ici.
« Le régime a lancé son incursion après un bombardement intensif. Les avions bombardaient partout, pavant la voie pour les tanks. Derrière chaque tank, il y avait des centaines de soldats. nous n’avons rien vu d’autre que la peur dans les yeux des miliciens d’Assad…nous nous battions très proches les uns des autres et nous avons réussis à en tuer des dizaines…les combats ont duré des heures et nous avons étés forcés de nous replier après que les avions aient coupés notre route d’approvisionnement. Mon groupe et moi étions assiégés…nous n’avions pas d’autre choix que de faire face au régime. Nous avons criés ‘Dieu est grand’ et nous avons ouvert le feu. J’ai vu les bombes nous tomber dessus et j’ai été blessé au pied, mais je ne me suis pas arrêté. Après l’épuisement de nos munitions, nous avons pris les munitions des combattants du régime tués et avons continués à combattre. Après nous avons décidés de battre en retraite, nous avons commencés à courir en tirant et en regardant en arrière. Nous avons ensuite commencé à ramper dans les champs. Les avions nous ont bombardés avec des armes incendiaires au point que la terre s’est transformée en cendres. Alors que je me retirais de la bataille, les balles passaient au dessus de ma tête et je ne pensais pas à ma blessure, je ne pensais qu’à ma petite fille et si je la reverrais »