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Cela s’appelle la coercition – Raqqa 2021

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Après une brève période de libération, suite à l’éviction du régime Assad de la ville de Raqqa en mars 2013, celle-ci tombe intégralement sous la coupe de l’État Islamique en janvier 2014. Commence alors pour les habitants une période de cauchemar dont seuls sont parvenus les échos et les images les plus atroces des horreurs commises par le groupe djihadiste. Le 17 octobre 2017 , après une longue et intense campagne de bombardements par la coalition internationale appuyée au sol par les Forces Démocratiques Syriennes (FDS), l’État Islamique est chassé de la ville.

Depuis lors, Raqqa et ses habitants sont sortis des radars de l’information. La ville, passée sous administration des FDS (une « alliance » arabo – kurde dominée par les Unités de Protection du Peuple (YPG)), est détruite à 80 % et les conditions de vie y sont dramatiques

La peur et le désespoir n’ont pas quitté la ville avec l’État Islamique et il est essentiel de partager les quelques témoignages en provenance de cette cité.

Scène de vie quotidienne – Raqqa – Septembre 2018
Hussam Hammoud – Tous droits réservés.

Cela s’appelle la Coercition !

Témoignage recueilli par Syrie News d’un Raqqaoui qui souhaite rester anonyme. Arabe et Français, traduit par Mark Hakim.

Ce qui se passe à Raqqa

Cela ne peut arriver nulle part ailleurs dans ce monde…

Quand tu sors de chez toi à une heure et demie du matin… Alors que tes examens sont à huit heures et que tu habites dans la même ville.

Cela s’appelle la coercition.

Lorsque vous avez besoin de six heures pour parcourir une distance ne dépassant pas 30 km.

Cela s’appelle la coercition.

Quand l’on vous compare à d’autres personnes dans d’autres villes… Et que l’on te considère comme étant moins intelligent et diligent qu’eux…

Ceci est la forme d’oppression la plus sévère et la forme d’injustice la plus dure.

Seulement à Raqqa..!!

Le surveillant entre dans la salle d’examen, ses chaussures à la main. Ce n’est pas pour préserver les nerfs et le calme de l’élève… Mais pour le piéger et le priver, «pour  punir »…

Que vont retenir nos enfants comme valeurs et comme idées…????

Si pour obtenir seulement un certificat d’études secondaires, le père doit souvent travailler une année entière pour permettre les cours particuliers et le transport. Combien d’enfants ont été privés de ce droit en raison de leurs situations désastreuses ???

Seulement à Raqqa…!!!

Vous pouvez goûter le goût de l’oppression, de la coercition, chaque jour avec une saveur différente.

Et vivre l’injustice… Chaque jour plus durement que le précédent…

 

Texte original –

مايحدث في الرقة ..

لايمكن حدوثه في أي مكان من هذا العالم…

حين تخرج من بيتك الساعة الواحدة ونصف ليلا..

وامتحاناتك في الساعة الثامنة صباحا وانت في نفس المدينة..

فهذا يسمى قهراً..

حين تحتاج إلى ست ساعات سفر لقطع مسافة لاتصل30كيلو مترا..

فهذا يسمى قهراً..

حين تقارن بغيرك من أبناء المدن الأخرى…

وتعتبر أقل منهم ذكاء واجتهاداً…

فهذا أشد انواع القهر..وأقسى أشكال الظلم..

فقط في الرقة ..!!
يدخل المفتش إلى قاعة الامتحان حاملاً حذاءه بيده…

ليس حفاظاً على أعصاب الطالب وهدوئه…

إنما للإيقاع به وحرمانه…

ماذا سيحمل أبناءنا من قيم وأفكار….؟؟؟؟

إذا كان حصولهم على الشهادة الإعدادية فقط..

ربما يحتاج إلى أن يعمل الأب سنة كاملة من أجل الدروس الخصوصية والمواصلات..

وكم من الأبناء حُرموا من هذا الحق بسبب سوء ظروفهم؟؟؟…

فقط في الرقة …!!!

تستطيع أن تتذوق طعم القهر ..كل يوم بنكهة..

وتعيش الظلم …كل يوم أقسى من سابقه…

 

Scènes de vie quotidienne – Raqqa – Janvier 2021
Auteur anonyme – Reproduction interdite