Syrie News, Ziad Arbaji
Depuis le début de l’intervention russe en Syrie, son aviation qui règne dans le ciel a fait des ravages dans les villes et terres syriennes. Le rapport des forces a été inversé par cette aviation au profit du régime syrien et ses alliés sur le terrain.
Avant cette intervention, les milices pro-régime étaient incapables d’avancer dans les dizaines de villes et centaines de villages rebelles, sur un front d’une largeur indéterminable. Malgré le nombre élevé de ces milices importées du Liban (Hezbollah – Halech), de l’Irak, et de l’Iran (les réfugiés afghans instrumentalisés et recrutés par les mollahs iraniens).
Et finalement, fin 2016, quand Alep est tombée dans les mains du régime et ses sbires, beaucoup ont dû accepté la fatalité de la défaite de la résistance syrienne face à la force de frappe de la Russie, et son chouchouté porte-avion le Kouznetsov, bien dépassé technologiquement par tout porte-avion dans le monde, mais unique dans son genre au combat en Syrie.
L’année 2017, elle aussi, a porté plusieurs défaites à la résistance syrienne et à l’avenir des rebelles, basés principalement dans les provinces d’Alep, Idlib, Deraa, et la Ghouta de Damas. Les États-Unis arrêtent leur soutien à l’opposition armée. L’accord politique entre les différents partis libanais a laissé la main libre au Hezbollah (Halech) en Syrie, même si les déclarations trompeuses de tous les partis parlent du refus de l’ingérence dans les affaires syriennes. La Turquie, récidive dans la déception des Syriens, en se réunissant à tri-partis avec la Russie et l’Iran, et en essayant de faire des échanges politiques avec ses deux pays, contre des concessions sur le dos des Syriens, après avoir coopérer avec la Russie pour aider à la chute d’Alep.
Tout indique que le combat est fini, et probablement la guerre. Mais, le vent tourne. Et 2018, la veille même du réveillon, annonce une tempête contre la volonté et la facilité d’action de l’armée russe en Syrie. Des attaques multiples, pendant dix jours, sont menées par un groupe inconnu jusqu’aujourd’hui, contre les deux grandes bases russes en Syrie : la base maritime de Tartous, et la base aérienne de Hmeimim qui est devenue quartier général et même capitale de l’occupation russe où on convoque facilement le dictateur Bachar Al-Assad pour faire allégeance à Vladimir Poutine, en visite surprise, avec des scènes d’humiliation à la souveraineté syrienne que l’histoire ne pourra pas oublier.
Au début, la Russie suit la politique du silence : rien ne se passe, comme d’habitude. Mais, un journaliste russe sort du silence, et le Kommersant, un journal russe crédible, publie les premières informations sur les attaques aériennes contre la base aérienne russe. C’est le choc, et beaucoup de médias ne relayent pas l’information par peur de fausse information.
Des photos arrivent à l’appui : des bombardiers russes détruits sur le sol de la base de Hmeimim, des Sukhuoi tous neufs mais tous détruits. Les médias russes parlent d’une perte de 15-20 % de l’aviation russe en Syrie ! Et le communiqué ridicule russe, qui parlent d’une attaque négligeable, qui a fait deux morts dans les rangs des soldats russes à Hmeimim, la veille du réveillon, ne convint personne.
Il a fallu attendre plusieurs jours, et voir une vidéo circuler sur les réseaux sociaux, publiée par les alliés de la Russie : les Moukhabarats syriens (RG), où on voit des anti-aériens affolés sur la base de Hmeimim, qui tirent dans tous les sens, et où on entend les sirènes qui retentissent. Et la Russie est forcée de reconnaître : 2018 commence par une défaite, pas n’importe laquelle.
Le ministère de défense russe et les médias russes et syriens, parlent tous des drones qui ont effectué cette opération. Ces drones qui ont fait les cadeaux de Noël de beaucoup d’enfants et de grands enfants fin 2017, ont fait un grand cadeau à la résistance syrienne aussi. La Russie publie des photos de drones présumés et de leurs charges explosives, et elle aimerait bien accuser un pays développé dans un des ses communiqués : elle a encore du mal à accepter que la nouvelle technologie des drones à 1000 euros chacun, peut battre ses avions qui ont coûté des centaines de millions.
Une destruction d’un nombre important d’avions russes suite à plusieurs attaques, et des dégâts encore inconnus dans la base maritime : les épisodes ne sont pas terminés. L’acteur principal est toujours mystérieux. Et plus le jeu de cache-cache dure, plus il aura un pas d’avance par rapport à son adversaire.
Une lueur d’espoir se présente pour la résistance syrienne : l’aviation russe est choquée et en déroute. Va-t-elle en profiter pour marquer du progrès sur le terrain, et par conséquent en politique ? 2018 ne fait commencer. Elle porte dans son sac plein de surprises. Attendons et observons.