Rim Alkriem – Revue des droits humains dans la presse française pour la première quinzaine de jours de janvier 2018
Tous les liens pointent sur les sources de l’information
1 – Droits des enfants –
Les enfants exposés aux attaques en Ghouta orientale. Le Conseil de sécurité de l’ONU devrait agir face à la situation dans cette enclave assiégée près de Damas
Les attaques perpétrées par les forces syriennes et russes dans une zone située aux abords de Damas fin octobre et début novembre 2017 ont provoqué la mort de huit enfants et détruit ou endommagé quatre écoles, a déclaré aujourd’hui Human Rights Watch. Cette offensive contre la Ghouta orientale, située à 15 kilomètres de la capitale syrienne, a entraîné la fermeture d’écoles, privant de nombreux enfants de la zone assiégée d’accès à l’éducation.
L’impunité pour les attaques illégales et le siège meurtrier de la Ghouta orientale par les forces gouvernementales exposent les enfants de l’enclave à de graves dangers. Le gouvernement syrien et les milices affiliées figurent sur la « liste de la honte » dressée par l’ONU pour les violations graves des droits des enfants dans les conflits armés.
« Les forces syriennes et russes semblent considérer comme entièrement négligeables les vies des enfants de la Ghouta orientale », a déclaré Bill Van Esveld, chercheur senior sur le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à la division Droits des enfants de Human Rights Watch. « Le Conseil de sécurité de l’ONU devrait exiger la fin immédiate de toutes les attaques illégales, en premier lieu celles qui tuent des enfants et détruisent des écoles, en brandissant la menace de sanctions ciblées contre les responsables. »
Human Rights Watch s’est entretenu avec neuf témoins en novembre dernier et a examiné des photographies, des vidéos et des informations fournies par des organisations syriennes des droits de l’homme et des médias sur les attaques visant les écoles, lesquelles semblent avoir été commises aveuglément, en violation des lois de la guerre.
L’alliance militaire syro-russe a attaqué à plusieurs reprises de nombreuses villes de la Ghouta orientale. L’offensive contre l’enclave s’est intensifiée après que des groupes armés antigouvernementaux ont attaqué les forces syriennes sur une ligne de front de ce secteur à la mi-novembre, et a été marquée par le recours à des armes à sous-munitions. Cette offensive a repris après une brève accalmie en décembre. Selon le Centre de documentation des violations, une organisation non gouvernementale syrienne, les forces syriennes et leurs alliés ont tué 45 garçons et 30 filles dans la banlieue de Damas entre le 1er novembre et le 3 janvier.
Dans la matinée du 31 octobre, un obus de mortier a explosé devant une école primaire de Jisreen, une ville de l’enclave assiégée, tuant six écoliers et un homme qui vendait des sucreries sur une charrette. Une demi-heure plus tard, deux autres obus ont atterri presque simultanément de chaque côté d’une école de la ville de Mesraba, tuant deux adultes et deux enfants, dont un père et son fils. Les attaques du 8 novembre, dont au moins un raid aérien, ont détruit une crèche dans la ville de Hamouriyeh et gravement endommagé deux écoles élémentaires dans les localités de Saqba et de Kafr Batna.
Des résidents et un personnel éducatif de la Ghouta orientale ont déclaré à Human Rights Watch qu’en octobre, les écoles de la région avaient réduit la durée des classes, qui se déroulent désormais de 7h00 à 10h30, en vue d’assurer la sécurité des enfants. Mais les attaques se sont poursuivies, tuant et mutilant des élèves et provoquant des évacuations d’urgence d’écoles et de crèches. En novembre, les conseils locaux ont fermé les écoles publiques en réponse à ces dangers. Dans une communauté où une école a été attaquée, les résidents ont improvisé un enseignement « alternatif » dans le sous-sol d’un immeuble résidentiel pour plus de sécurité, mais une frappe aérienne a détruit le bâtiment en décembre.
Les groupes armés antigouvernementaux Faylaq al-Rahman et Jaysh al-Islam contrôlent les localités où les écoles ont été attaquées. Mais les résidents ont déclaré que ces groupes armés n’y avaient pas de matériel ou de personnel stationnés, en vertu d’accords passés avec les conseils civils locaux. Des témoins et des résidents ont déclaré que les tirs de mortier provenaient de zones contrôlées par les forces gouvernementales syriennes, d’où avaient déjà été menées les précédentes attaques.
Depuis 2013, les forces gouvernementales syriennes assiègent la Ghouta orientale, qui compte environ 400 000 habitants. En octobre 2017, le gouvernement a imposé des restrictions au seul point de passage autorisé pour les biens commerciaux, exacerbant ainsi la pénurie de denrées alimentaires et d’articles médicaux. Le gouvernement a refusé que soit fournie une aide humanitaire adéquate, laquelle n’a atteint que le quart environ des résidents de l’enclave en 2017, et entravé inutilement l’évacuation de patients nécessitant des soins médicaux urgents.
Au moins trois enfants sont morts en novembre après le refus des autorités syriennes d’autoriser leur évacuation d’urgence pour qu’ils bénéficient d’un traitement médical inexistant dans l’enclave. Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a déclaré qu’en décembre 137 enfants avaient besoin d’une telle évacuation. Mais le gouvernement a autorisé le Croissant-Rouge syrien à évacuer seulement 17 d’entre eux et 12 adultes en danger de mort, de même que les membres de leur famille, manifestement dans le cadre d’un accord avec Jaysh al-Islam, qui a libéré des détenus, entre le 27 et le 29 décembre. Selon la Société médicale syrienne américaine, une organisation non gouvernementale, l’un des enfants figurant sur la liste des personnes à évacuer est déjà décédé.
Le droit de la guerre, qui s’applique à toutes les parties au conflit en Syrie, interdit les attaques qui visent des civils ou des infrastructures civiles comme les écoles, ne font pas de distinction entre cibles civiles et militaires, ou causent un préjudice disproportionné aux civils. Les parties sont tenues de prendre toutes les mesures possibles dans le cadre de leurs opérations militaires afin d’éviter, ou à tout le moins de minimiser, la perte de vies civiles, de blesser des civils et d’endommager des biens civils. Le droit de la guerre interdit en outre les sièges s’ils causent un préjudice disproportionné à la population civile et contraint les parties à ménager un accès à l’aide humanitaire aux nécessiteux. Quiconque commet, facilite ou encourage des violations graves du droit de la guerre intentionnellement ou dangereusement peut être poursuivi pour crimes de guerre.
La Russie a exercé à plusieurs reprises son droit de veto de membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU pour empêcher l’établissement des responsabilités dans la commission des crimes de guerre par toutes les parties au conflit en Syrie. Moscou et Damas devraient mettre fin à leurs attaques illégales contre les écoles et les civils. Le Conseil de sécurité, qui a renouvelé en décembre l’autorisation donnée à la fourniture d’une aide humanitaire transfrontalière à des millions de civils syriens désespérés, devrait exiger du gouvernement syrien qu’il mette immédiatement fin aux restrictions illégales à l’aide dans la Ghouta orientale sous peine de sanctions ciblées contre les responsables.
« En 2017, un tir de mortier a emporté les jambes d’un garçon à l’entrée de son école, un avion de chasse a rasé une crèche, et des enfants ont succombé à des maladies qui auraient pu être soignées à quelques kilomètres de là », a rappelé Bill Van Esveld. « La souffrance des enfants de la Ghouta orientale, qui devrait choquer les consciences, se poursuivra sans relâche en 2018 tant que la Russie et la Syrie persisteront dans leurs attaques illégales. » Communiqué de HRW – 11.01.2018.
Début d’année sanglant en Syrie. Déclaration de Fran Equiza, représentant de l’UNICEF en Syrie
« Au moment où la plupart des parents sont pleins d’espoirs pour l’avenir de leurs enfants en ce début d’année, les mères et les pères en Syrie pleurent les enfants qu’ils ont perdus.
Il est choquant que durant les 14 premiers jours de l’année, plus de 30 enfants aient été tués dans l’escalade de violence qui frappe la Ghouta orientale, où l’on estime que 200 000 enfants sont bloqués dans cette zone assiégée depuis 2013. À Idleb, dans le nord-ouest du pays, une extrême violence aurait tué et blessé un grand nombre d’enfants et de femmes, et contraint au déplacement 100 000 civils au cours des dernières semaines.
Il est honteux qu’après sept ans de conflit, cette guerre contre les enfants continue sous les yeux du monde. Des millions d’enfants en Syrie et dans les pays voisins ont souffert des conséquences de la violence extrême dans plusieurs zones du pays.
Selon certaines informations reçues par l’UNICEF, à l’intérieur de la Ghouta orientale la population doit se réfugier sous terre pour rester en vie. Une attaque particulièrement lourde sur une zone d’habitation a blessé plus de 80 civils dont des enfants et des femmes. Le personnel médical a eu de grandes difficultés pour extraire les survivants des décombres.
Deux établissements médicaux ont été attaqués ces derniers jours dans la Ghouta orientale et la plupart des centres de santé ont dû fermer à cause de la violence. Dans certaines zones, des équipes médicales mobiles sont l’unique moyen pour les familles d’être soignées. À Idleb, trois attaques sur la maternité et l’hôpital pédiatrique de Ma’arrat An Nu’man ont entraîné la fermeture des établissements, la mort d’au moins un patient et de deux membres du personnel soignant.
Les écoles ont été apparemment fermées dans la Ghouta orientale et ses environs, alors qu’au même moment, les autres enfants en Syrie se préparent pour leurs examens.
Alors qu’il restait une lueur d’espoir à la fin de l’année dernière avec l’évacuation de 17 enfants qui avaient besoin d’assistance médicale, l’augmentation de la violence dans et autour de l’est de la Ghouta a fait perdre espoir aux 120 enfants qui continuent à souffrir en silence, alors qu’ils attendent leur évacuation médicale d’urgence.
Nous devons atteindre les enfants qui ont besoin d’assistance humanitaire, de toute urgence et sans restrictions, où qu’ils soient en Syrie. Les différentes parties au conflit peuvent y contribuer en permettant aux travailleurs humanitaires d’avoir un accès pour acheminer une aide d’urgence.
L’UNICEF continuera à fournir une assistance humanitaire essentielle à la survie et au bien-être mental des enfants partout en Syrie. Pour les enfants les plus vulnérables dans les zones assiégées et difficilement accessibles, nous pouvons et devons faire mieux.
Que faut-il au monde pour mettre fin à cette guerre ? À quel moment ceux qui prennent part aux combats vont-ils se rendre compte qu’en tuant des enfants, ils tuent également l’avenir même de la Syrie ? » UNICEF – 15.01.2018.
2 – LGBT –
« Barbe Blanche« , le bourreau des gays irakiens et syriens, derrière les barreaux. L’un des hommes forts de l’ÉI a été fait prisonnier par les autorités irakiennes. Il est connu pour avoir participé à un grand nombre d’exécutions publiques pour homosexualité.
Après la défaite du soi-disant ÉI face à l’armée irakienne et la coalition internationale menée par les États-Unis en fin d’année 2017, les leaders de l’organisation terroriste qui ont survécu se cachent. Le 1er janvier 2018, l’agence de presse Abna 24 révélait qu’un des chefs de l’EI, connu sous le nom d’Abu Omer, mais aussi surnommé Barbe Blanche (White Beard) en Occident, avait été fait prisonnier par les forces irakiennes après que des habitants de Mossoul ont révélé sa cachette. Abu Omer est accusé d’avoir organisé et participé à plusieurs exécutions publiques d’homosexuels dans les zones naguère contrôlées par l’EI. Des photos et une vidéo datant de 2015 le montrent s’adressant au peuple tandis qu’un bourreau décapite deux hommes à genoux. Les organes de propagande de l’EI – la radio mais aussi les réseaux sociaux – expliquent que l’homosexualité est la raison de ces exécutions.
En août 2015, Subhi Nahas, un homme qui avait réussi à s’échapper du Nord-Ouest de la Syrie, livrait son témoignage à l’ONU : « Dans l’État islamique, les gays sont traqués et tués tout le temps. » Plusieurs histoires concordantes font état de foules qui applaudissent « comme si elles étaient à un mariage », précisait le jeune homme en huis clos aux Nations Unies. À ses côtés, Jessica Stern, la directrice de la Commission internationale des droits des gays et lesbiennes, expliquait que l’EI avait revendiqué trente exécutions pour « sodomie » en un an seulement.
Quelques mois plus tard, l’OSDH dénonçait l’assassinat de huit hommes et un garçon pour homosexualité dans le nord de la Syrie.
À peine les médias internationaux relayaient-ils la nouvelle de la détention d’Abu Omer début janvier – attestée par une photo des forces irakiennes – que plusieurs sources affirmaient sa libération. L’homme aurait en effet payé un pot-de-vin pour pouvoir sortir de prison. Une rumeur persistante démentie ce jeudi 11 janvier, les autorités irakiennes ayant diffusé un portrait d’Abu Omer, en gros plan… et sans sa barbe fournie. Elles ont aussi reproduit ses papiers d’identité pour preuve.
Les personnes LGBT sont une cible revendiquée de l’EI et l’attentat d’Orlando, avec ses 49 morts dans un club gay, en est l’exemple le plus tragique. S’il n’a pas été possible pour les services secrets de prouver des liens concrets entre l’EI et le terroriste Omar Mateen, l’EI avait en tout cas repris le bilan à son compte via ses organes de propagande, en félicitant l’homme. TÊTU – 11.01.2018.
3 – Médias –
Première preuve de vie pour un otage en Syrie, RSF demande la libération immédiate de Shiraaz Mohamed. L’organisation humanitaire sud-africaine Gift of the Givers, a publié un communiqué annonçant avoir reçu une preuve de vie du photojournaliste Shiraaz Mohamed. Les réponses à dix questions envoyées par la famille -et transmises par des intermédiaires- ont permis de confirmer que seul le journaliste avait pu y répondre. Depuis près d’un an, ses proches et l’ONG n’avaient eu aucune information fiable sur sa situation et ils ignorent encore à ce jour les raisons de son enlèvement.
“RSF est soulagée d’apprendre que le journaliste indépendant Shiraaz Mohamed, qui s’était rendu en Syrie pour documenter la situation humanitaire, est en vie, déclare l’organisation. Bien que l’identité de ses ravisseurs demeure inconnue, nous demandons sa libération immédiate et sans conditions ainsi que celle de tous les autres journalistes otages à ce jour en Syrie”.
Le journaliste avait été enlevé le 10 janvier 2017 avec deux employés de l’ONG par des individus se présentant comme “des représentants de tous les groupes armés en Syrie » pour “régler un malentendu”. Les employés ont été libérés peu de temps après.
Les revers militaires subis par le groupe EI durant l’année 2017 et la perte de leurs principaux fiefs de part et d’autre de la frontière irako-syrienne ne se sont pas encore traduits par une amélioration des conditions de sécurité pour les journalistes. Au moins 29 journalistes et citoyens journalistes, dont sept étrangers, sont toujours otages de groupes armés en Syrie. RSF – 10.01.2018.
4 – Disparus –
Les « disparus », combien sont-ils ? Il faut différencier les civils tués par Daech, dont la mort est établie, des disparus, dont les proches sont sans nouvelles.
Selon le Guardian, le Réseau syrien pour les droits de l’homme a recensé 8 119 cas de disparition, dont 286 enfants et 300 femmes, et 1 600 décès dans les prisons de Daech en Syrie. Il faut y ajouter les victimes irakiennes. Environ 3 000 Yézidis, une minorité religieuse enlevée en masse en août 2014, manquent toujours à l’appel. Selon la police irakienne, au moins 2 000 à 3 000 membres des forces de sécurité ont disparu durant les trois années d’occupation du nord de l’Irak.
En tout, selon l’OSDH, 145 000 personnes ont disparu dans la guerre civile syrienne depuis 2011. La quasi-totalité dans les prisons du régime. La Croix – 10.01.2018.
5 – Déplacés –
100.000 déplacés en un mois de combats aux portes d’Idleb. Quelque 99.569 civils ont fui le sud d’Idleb, le nord et nord-est de la province voisine de Hama « entre le 1er décembre et le 9 janvier« , selon un communiqué du bureau des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) qui souligne « l’intensité alarmante » des combats.
« Les bombardements ont continué sans relâche sur les populations du sud et sud-est d’Idleb, faisant des victimes et des déplacés parmi les civils, et entraînant la destruction d’infrastructures vitales« , a précisé OCHA. « La situation dans la province d’Idleb est extrêmement chaotique (…) Les nouveaux déplacés s’installent à l’air libre« , a ajouté l’organisation. « Beaucoup se retrouvent sans abris, ce qui pourrait les exposer à des risques nombreux« , surtout pendant l’hiver.
Quelque 96 civils, dont 27 enfants, sont morts depuis le 25 décembre dans des raids aériens du régime syrien ou de l’allié russe dans la province d’Idleb, selon l’OSDH.
Quelques groupes rebelles maintiennent une présence dans la province et malgré leurs divergences avec les djihadistes de Hayat Tahrir al-Cham ils se sont alliés pour lutter contre les forces du régime de Bachar al-Assad.
L’objectif du régime est de prendre le sud-est de la province afin de « sécuriser » une route qui relie Alep, deuxième ville du pays, à la capitale Damas, des régions contrôlées par les forces gouvernementales, selon l’OSDH. Celles-ci ont réussi à pénétrer dans l’aéroport militaire stratégique d’Abou Douhour dans le sud-est de la province d’Idleb, où de violents combats les opposent aux djihadistes, a indiqué l’ONG.
« En 2017, les Nations unies ont levé 1,7 milliard de dollars (environ 1,4 milliard d’euros) pour aider à faire face aux besoins des populations dans toute la Syrie« , a-t-il souligné. Le Point – 10.01.2018.
6 – Situation humanitaire –
Plus de 10 000 civils tués en 2017, selon le Réseau Syrien des Droits de l’Homme (SNHR). Ledit rapport fait état de 10 204 victimes en 2017, dont 2 298 enfants et 1 536 femmes.
Selon les données annoncées par le SNHR, les attaques du régime de Bachar al-Assad ont causé en 2017, la mort de 4 148 civils, dont 754 enfants et 591 femmes.
Toujours selon ce rapport, l’organisation terroriste PYD/PKK serait à l’origine de la mort de 316 civils, dont 58 enfants et 54 femmes. L’autre organisation terroriste, Daech, aurait causé la mort de 1 759 civils. Parmi ces victimes, 521 enfants et 332 femmes.
Par ailleurs, les affrontements entre les groupes armés d’opposition et le régime de Damas auraient été à l’origine de la mort de 211 civils, dont 47 enfants et 30 femmes.
De plus, 913 civils (198 enfants et 97 femmes) auraient perdu la vie lors d’attaques de groupes inconnus.
Le rapport du SNHR indique également que la majorité des pertes humaines ont été constatées dans les régions rurales autour de la capitale Damas : elles seraient au nombre de 2 019.
Les autres principaux lieux de concentration des pertes civiles sont les suivantes : Raqqa: 1512, Alep: 1352, Deir Ez-Zor: 1324, Idleb: 1256, Dera: 882, Hama: 852, Homs: 781, Hassaké: 198 et Qouneytra : 28.
Par ailleurs, le SNHR affirme que 232 civils sont morts en 2017 en Syrie suite aux tortures qui leur ont été infligées : l’écrasante majorité de ces décès seraient liés aux tortures effectuées par les forces du régime de Bachar al-Assad, soit 211 cas.
Pour conclure, le SNHR appelle la communauté internationale à faire pression sur les pays qui soutiennent le régime syrien, la Russie, l’Iran et le Liban, pour qu’ils mettent fin à leur aide militaire.
Le rapport souligne la nécessité pour la Russie de s’assurer du succès des zones de désescalades instaurées en Syrie. TRT en français – 02.01.2018.
« Mon fils est mort de froid, comme beaucoup d’enfants ici« . En Syrie, dans des camps de fortune, des habitants qui ont fui leurs régions d’origine vivent dans des conditions extrêmement difficiles. C’est le cas de Jamal Qablan et de sa femme Sahr qui raconte : « On a beaucoup attendu avant d’avoir un enfant. Il n’a pu vivre que deux semaines avant de mourir, il est mort de froid comme beaucoup d’autres enfants ici ». Le couple a fui la région de Deraa, au sud-ouest de la Syrie il y a trois ans et demi. Ils ont trouvé refuge dans un camp de fortune près de la ville de Raqqa. Depuis plusieurs jours, une vague de froid touche la région. Jamal explique : « Mon fils est mort. Avec sa mort j’ai perdu toute ma joie. J’ai perdu tout espoir. On souffre beaucoup ici, on s’attendait à mourir dans des bombardements ou dans des explosions. Mais on ne s’attendait pas à ce que nos enfants meurent de froid. On ne trouve ça nulle part ailleurs. » France info – 09.01.2018.
7 – Aides humanitaires –
La Jordanie accepte l’envoi d’aide aux Syriens bloqués à sa frontière. La Jordanie a annoncé dimanche qu’elle avait accepté une requête de l’ONU pour permettre la livraison d’aide humanitaire à des dizaines de milliers de Syriens bloqués dans une zone désertique à la frontière entre les deux pays.
Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Mohammed al-Kayed, a toutefois précisé que cette opération aurait lieu une seule fois et que l’aide serait livrée à partir du territoire jordanien à l’aide d’une grue. Il n’a pas donné de détails sur le type d’aide ni la date à laquelle elle pourrait être livrée.
Selon l’ONU, entre 45.000 et 50.000 réfugiés, majoritairement des femmes et des enfants, vivent près du point de passage de Rokbane, en territoire syrien.
La situation humanitaire s’est considérablement dégradée dans cette zone depuis un attentat suicide mené en juin 2016 par le groupe EI contre l’armée jordanienne, qui avait perdu sept soldats. La Jordanie avait, dans la foulée, fermé sa frontière avec la Syrie, la déclarant « zone militaire« , et interdit temporairement le passage de toute aide vers les camps de fortune. En octobre, Amman avait appelé à ce que les aides destinées à ces réfugiés passent par la Syrie. « A Rokbane, il s’agit de citoyens syriens sur une terre syrienne, c’est donc la Syrie qui doit assumer cette responsabilité et non pas la Jordanie« , avait déclaré le ministre jordanien des Affaires étrangères, Aymane Safadi.
Plus de 650.000 réfugiés sont enregistrés auprès du Haut-Commissariat de l’ONU aux réfugiés (HCR) en Jordanie, pays qui partage avec la Syrie quelque 370 kilomètres de frontière. Mais les autorités jordaniennes évaluent leur nombre à plus d’un million. Le Point – 07.01.2018.
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