Nouvelle traduction d’une interview effectuée par le journaliste idlibi Samer Daboul (@samerdaboul6), cette interview est celle d’un homme originaire d’Alep.
Traduction de Corentin Souriya Houriya.
« Mon nom est Rami. J’ai 19 ans. Quand ils ont commencé, j’avais 11 ans, je vivais dans le quartier d’al-Ashrafiya à Alep. Je me rappelle avoir vu des dizaines de personnes manifester pour réclamer la chute du régime. J’ai vu des hommes des agences de sécurité arrêter les jeunes hommes et leur tirer dessus. J’avais tellement peur.
En 2012 les forces du régime ont arrêtées mon oncle à Alep. Nous ne savons rien de lui, s’il est vivant ou mort. Plus tard, l’EI a tué un de mes proches. En juillet 2012, mon père a décidé de quitter Alep pour Idleb après que mon oncle ait été arrêté, craignant que nous soyons ciblés ensuite.
Je déteste être déplacé, être loin de ma ville et de ma maison et perdre
mes amis. Et nous sommes partis à un endroit où nous continuons à vivre dans la peur, à cause des frappes aériennes et des voitures piégées. Ma famille et moi vivons dans la campagne du nord d’Idleb. J’ai 5 frères et sœurs. Je travaille dans un cybercafé pour gagner de l’argent.
J’aimerais vivre une vie stable et je rêve de devenir historien pour documenter les événements et les expériences que je vis maintenant. En raison de la diffusion de l’ignorance et de l’analphabétisme et de la difficulté à obtenir des livres à Idleb, mes amis et moi avons décidés de lancer un projet de librairie caritative pour encourager les adolescents à lire, parce que cela développe l’esprit.
Je ne peux pas oublier les souvenirs de la guerre à cause de la difficile réalité que nous continuons à vivre. Nous sommes constamment effrayés et anxieux. J’ai peur d’être blessé ou de perdre mes membres à cause des bombardements. Je ne pourrais jamais oublier les explosions et les bombardements sur Idleb. Je ne pourrais jamais oublier le son des pleurs et les enfants morts à cause des bombardements aériens.
J’espère que le futur sera meilleur. »
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