La Révolution syrienne a été filmée

La révolution syrienne a été filmée

Petite revue de certains documentaires essentiels sur la Révolution syrienne par Vince Remos.

Malgré l’extrême danger de tenir une camera sous les bombes, la révolution syrienne a été filmée. Grâce au courage de leurs réalisateurs, ces témoignages sont et resteront la preuve de l’engagement du peuple syrien pour sa liberté. Ils sont aussi la preuve de sa résilience face à la barbarie du régime Assad et de ses alliés.

J’aimerais vous présenter quelques films marquant de cet engagement cinématographique.

« Our terrible country » de Mohamad Ali Atassi & Ziad Homsi

Ce premier me tient fort à cœur parce qu’il met en scène Yassin al-Haj Saleh, une figure de la résistance au régime; Accompagné de sa femmes  Samira Khalil et de Raizan Zaitouneh, avocate des droits humains, Il trouve refuge d’abord dans la ghouta de Damas puis le film retrace sa fuite à travers le pays vers l’exil en Turquie. Il ne pouvait imaginer que sa femme et Raizan Zaitouneh disparaîtraient peu après dans des circonstances obscures…

https://www.youtube.com/watch?v=VkKGxGDBXwQ

‘Eaux argentée » de Ossama Mohammed et Wiam Simav Bedirxan

Ce second film se passe à Homs, une des premières villes martyres de la révolution syrienne. il conte les échanges entre le cinéaste syriens exilé et son contact, une jeune femme kurdes qui raconte son combat quotidien pour survivre et vivre dans une ville en état de siège. Sa force, son courage, et son humanité arrivent à redonner le sourire aux enfants pris sous les bombes.

https://www.youtube.com/watch?time_continue=108&v=iPj0RuC9WzM&feature=emb_logo

« Last men in Aleppo » de Feras Fayyad

Ce film montre l’action des « casques blancs », l’ONG de défense civile active dans le zones libérée de Syrie, au prise avec les victimes des bombardements constant du régime et de son allié russe. Il montre non pas la « guerre » du point de vue des combattants mais des victimes et comment l’humanité survit malgré les bombardements aveugles dont elle est victime. Le révolution syrienne n’est en effet pas « une guerre civile » mais une guerre contre les civils menée par le régime Assad et ses alliés.

https://www.youtube.com/watch?v=5_izfyNv2vY

« The Cave » aussi de Feras Fayyad

Ce troisième film est peut-être le plus dur et le plus poignant. Il retrace l’action du Dr Amani Ballour et de son équipe dans son hôpital souterrain pendant le siège de la Ghouta de Damas. Dans ce « Mash » syrien, on vit les attaques chimiques  du régime contre la population en direct. La caméra suit au jour le jour la vie de cette équipe médicale menée par une femme, confrontée à une situation de siège et a des bombardements constant. Rien n’est occulté de lhorreur vécue, mais le film reste sobre, ans jamais sombrer dans le voyeurisme ou le surenchère pour se concentrer sur l’aspect humai, les doutes et les faiblesses de chacun et leur héroïsme quotidien.

« For Sama » de Waad al-Kateab

Ce dernier film se passe à Alep sur un temps long. Il retrace sur 5 ans le quotidien d’un femme, puis d’une mère, dans le feu de la révolution et la brutalité de sa répression. Ce témoignage humain autant que politique de ce qu’est la révolution syrienne et sa répression par le régime Assad est un film aussi dur que beau. Un film important car il fait mentir le recit qui dépeint la révolution syrienne comme l’affrontement entre le régime Assad et l’Etat islamique pour montrer le peuple syrien, sa volonté de vivre libre, dans sa vérité et son humanité.

Ces films différents mais complémentaires ne sont pas des fictions. Il sont la vérité de la révolution syrienne. La preuve de sa réalité et de sa valeur. Ils sont là pour nous rappeler que tous en tant qu’humain nous sommes concernés par le sors des Syriens et par leur révolution. La lâcheté et l’inaction de  nos gouvernements n’aura généré que la barbarie là où fleurissait la liberté…pour combien de temps encore ?

VR Septembre 2020